Des voix critiques
Une station de radio allemande a un jour taxé Christoph Casetti de «chasseur de démons le plus connu de Suisse». Lui-même a défendu plusieurs fois publiquement les rituels catholiques face aux voix critiques qui s’élevaient au sein et en dehors de l’Église. Et qui reprochaient au diocèse de Coire d’entretenir par l’exorcisme une vision du monde traditionaliste et autoritaire. Un théologien lucernois déclarait en 2017 à la télévision suisse que le diable avait toujours été l’un des moyens de pression de la «pédagogie noire» de l’Église. Des psychiatres redoutaient que les croyants atteints de maladies psychiques renoncent aux thérapies qui avaient fait leurs preuves.
Christoph Casetti leur opposait qu’un prêtre n’avait le droit d’envisager un exorcisme que lorsque toute maladie était exclue. Il rejetait aussi l’étiquette d’obscurantiste moyenâgeux qu’on lui prêtait. Les exorcismes, disait-il, sont nécessaires à toute époque pour contrer les «puissances diaboliques»: Jésus déjà, soulignait-il, «guérissait et délivrait». L’exorciste de Coire disait recevoir chaque mois des dizaines de demandes de personnes qui se sentaient possédées par un esprit maléfique. Et pas seulement des fidèles du diocèse, mais aussi de nombreux croyants d’Allemagne.
«Quand des gens se sentent accablés par des esprits maléfiques et s’adressent à l’Église, ils sont nettement mieux aidés, d’après notre expérience, par un accompagnement spirituel que par des rituels d’exorcisme.»
Georg Schmid
Spécialiste en sciences religieuses
Un spécialiste salue la décision de l’évêque
Pour Georg Schmid, spécialiste en sciences religieuses, l’évêché de Coire était un «haut lieu de l’exorcisme», qui attirait tous les individus à la recherche d’un exorcisme dans l’espace germanophone. Georg Schmid dirige le centre d’information évangélique Relinfo, près de Zurich, qui conseille des personnes de toute orientation religieuse. Relinfo salue la décision de l’évêque de Coire de supprimer le poste d’exorciste officiel: «Quand des gens se sentent accablés par des esprits maléfiques et s’adressent à l’Église, ils sont nettement mieux aidés, d’après notre expérience, par un accompagnement spirituel que par des rituels d’exorcisme.»
Ces dernières années, Relinfo a reçu un nombre croissant de questions sur l’exorcisme ou les «services de délivrance», comme on nomme les activités visant à chasser les esprits maléfiques. D’après Relinfo, cette hausse est en partie due à l’arrivée de migrants issus de pays où la croyance aux esprits est répandue. Cependant, des Églises libres pentecôtistes et charismatiques proposent également des rituels de délivrance en Suisse. Et un officier de l’Armée du Salut du canton de Zurich offre lui aussi de tels services, attirant à lui de nombreux intéressés. Dans plusieurs branches de l’islam, l’exorcisme est connu sous le nom de «ruqya», et il est également pratiqué en Suisse, note Georg Schmid. Qui mentionne, par ailleurs, le boom des offres ésotériques ou néochamaniques pour chasser les esprits du Mal des habitations.
Commentaires
Commentaires :
J'ai beaucoup aimé ce numéro très équilibré avec une grande diversité de rubriques présentées de manière très claire. Bravo!
J'ai été désolée à la lecture de l'article sur la suppression du poste d'exorciste dans le diocèse de Coire.
Il n'y a, en effet, pas de quoi se réjouir que ce service incomparable n'ait volontairement pas été pourvu. Ceux à qui reviennent la responsabilité de permettre ce puissant moyen de lutte contre le mal seraient-ils tombés dans le panneau décrit par Charles Baudelaire (qu'on ne peut pas soupçonner de traditionalisme!): "Le plus grand piège du diable est de faire croire qu'il n'existe pas."?
Votre article lui-même rappelle qu'un prêtre n'a le droit d'envisager un exorciste que s'il est mandaté spécialement pour cela, et lorsque toute autre maladie est exclue. L'exorcisme a donc toute sa raison d'être, et est irremplaçable. Vous en mentionnez vous-même la preuve lorsque vous relevez "le boom des offres ésotériques ou néochamaniques" qui prétendent remplacer les exorcismes... mais qui ne parviennent qu'à déplacer ou empirer le mal... et à remplir les poches de ceux qui le pratiquent.
Spannende Lektüre. Ganz besonders spannend zu sehen, wie die Redaktion den Begriff "Befreiungsdienste" anstatt Exorzismus benutzt. Fast bekomme ich den Eindruck, sie tue dies, um die Brisanz der Thematik abzuschwächen. Natürlich haben auch christliche Freikirchen und gewisse Islamische Glaubensrichtungen Exorzisten in ihren Reihen. Meiner Meinung nach ist es aber eine ganz andere Geschichte, wenn solche Umtriebe in einer aus Steuergeldern mitfinanzierten Kirche stattfinden. Auch scheint es für mich als Laiin ein Unterschied zu sein, ob ein Schamane (oder Ähnliches) eine "Geistaustreibung" an einem Ort durchführt oder an einem seelisch instabilen Menschen. Somit sind diese Vergleiche im Artikel für mich nicht ganz nachvollziehbar. Ich bedauere ausserordentlich, dass die "Schweiezr Revue" diese so unkritisch übernimmt.
Chasseur de démons, façon Diablo III
Papst Paul VI sagte deutlich, der Rauch Satans ist bis in die Spitze der Kirche gedrungen. Nur ein gläebiger gültig geweihter Priester kann durch die Macht des Heiligen Geist den Teufel austreiben. Jetzt wurde es abgeschafft, weil keiner mehr daran glaubt. Der Teufels freuts.
"Les exorcismes servent à délivrer les gens du Mal et d’une supposée possession démoniaque. En dépit des Lumières, ils existent encore, y compris dans une Suisse toujours plus sécularisée" etc. - Le ton est donné. Le diable n'existe plus, la lumière du Seigneur a été remplacée par les Lumières, dogme incontournable de la religion du Progrès. - "Spécialiste en sciences religieuses"... incroyable le nombre d'experts qu'on trouve dans les médias d'aujourd'hu ! - L'évêque de Coire choisit à mon avis un peu trop à la légère ce qui lui plaît dans les vérités de l'Église. - Pauvre Jésus, Il s'est trompé d'époque, s'il était venu à notre époque, Il n'aurait pas eu à se préoccuper de tous ceux qui s'accrochaient à lui, se croyant à tort possédés par des démons.
Très intéressant voire passionnant de constater ces discours parallèles sur les forces du mal pesant sur certains individus. Ce que le commun de mortels appelait jadis les "démons" peuvent être traduits en vibrations, parfaitement identifiables par des instruments (géobiologie) qui vont ajouter aux corps en plus ou en moins d'ondes énergétiques, de la mort à la guérison d'un dysfonctionnement. Pour les Orientaux l'acupuncture. La pensée est une onde qui va du meilleur au pire. Le plus beau exemple de négativité et de nuisance est la magie noire (sic) utilisée en France par les veneurs, une bonne partie des chasseurs, les hauts grades de la franc maçonnerie et comme sésame pour accéder et détenir le pouvoir, N. Sarkozy. une nuisance dévastatrice sur l'individu qui reçoit ces émissions dans le but précis de l'éliminer.
Vraiment dommage que cette fonction ait été supprimée, elle était le témoignage de l'esprit, de l'âme et de ses égarements.
Carl Gustav JUNG considérait dès 1910 que notre conscience était extra-corporelle (immatérielle). JUNG s'était brouillé avec Sigmund FREUD à cause de cela ; FREUD, de formation neurologue et matérialiste, considérant que tout se passait dans le cerveau.
La position spiritualiste du psychiatre de Küsnacht (ZH) devrait permettre de concilier médecine et religion.