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Dans le canton du Valais, plusieurs communes de montagne luttent contre l’exode de leur population. Deux d’entre elles ont eu l’idée de proposer une prime pécuniaire: les familles qui s’installent à Albinen ou à Zeneggen sont financièrement récompensées.
Quand Pierre Biege, au petit matin, part du canton du Valais, il arrive à son travail à Berne deux heures plus tard. À l’échelle suisse, il s’agit là d’un très long trajet. Mais cela ne dérange pas Pierre Biege, directeur d’une marque de mode: «Je profite de ce temps pour travailler dans le train», dit-il.
Pierre Biege vit à Albinen, un petit village situé à 1300 mètres d’altitude, sur le versant sud-ouest ensoleillé près de la célèbre station thermale de Loèche-les-Bains. Avec ses maisons étroitement imbriquées et brûlées par le soleil, le village s’insère dans un paysage rural appartenant au parc naturel de Pfyn-Finges. Considéré comme particulièrement précieux, le site est protégé.
À l’orée du village, Pierre Biege, son épouse et leurs deux enfants vivent dans une «Tiny House». Dotée d’une surface d’à peine 27 m2, il s’agit de la seule mini-maison d’Albinen. Mener à bien ce type de projet de construction n’est pas chose aisée en Suisse, car les normes juridiques ne sont pas conçues pour ce format d’habitat. Dans de nombreuses communes, ces mini-maisons sont interdites, notamment parce qu’elles nuisent à l’image du lieu. Mais la commune d’Albinen a autorisé cette construction inhabituelle. Ainsi, Pierre Biege est revenu dans le village de son enfance après plusieurs années passées dans diverses villes suisses. «Ici, nous pouvons vivre notre rêve», déclare-t-il.
L’accord de la commune est motivé: elle entend en effet mettre fin à l’exode de sa population et attirer de nouveaux habitants au village en accordant un soutien de taille au logement et aux familles. Depuis les années 1940, le nombre d’habitants n’a cessé de décroître, passant de 370 âmes à 250 aujourd’hui.
Pour attirer de nouveaux habitants, la commune verse depuis 2018 aux hommes, femmes et enfants qui s’installent à Albinen une subvention au logement. Concrètement, tout adulte de moins de 45 ans qui déménage à Albinen reçoit 25 000 francs. E la commune verse 10 000 francs supplémentaires pour chaque enfant. Une famille de quatre personnes, par exemple, reçoit ainsi 70 000 francs. Cette somme doit être utilisée pour acheter, construire ou rénover un bien immobilier. L’investissement minimal est fixé à 200 000 francs et les personnes qui quittent Albinen avant dix ans doivent rembourser la subvention.
Ce soutien actif aux familles et au logement est né de l’initiative d’un groupe de jeunes habitants d’Albinen. Leur engagement a visiblement payé: depuis le début du projet, en 2018, 19 demandes ont été déposées par 38 adultes accompagnés de 11 enfants. Ces jeunes célibataires, couples ou familles sont originaires tant du Valais que d’autres cantons suisses. À ce jour, la commune a approuvé des subventions à hauteur de 880 000 francs et déclenché ainsi des investissements à hauteur de 6,6 millions de francs.
«En Valais, près de 70 % de la population est propriétaire de son logement. Seuls 30 % des habitants louent un appartement ou une maison. Par conséquent, nous voulions clairement encourager la propriété, notamment parce que le village possède bon nombre de biens fonciers inutilisés et de réserves de terrain à bâtir», indique Beat Jost.
«Nous avons reçu des demandes du monde entier.»
Président de la commune d’Albinen
Malgré le succès rencontré jusqu’ici par ce projet de repeuplement, il a néanmoins soulevé, au début, des critiques au sein de la population. Il faut dire que la stratégie inhabituelle de la commune a fait grand bruit dans les médias, et pas seulement en Suisse. «Nous avons reçu des demandes du monde entier», relate Beat Jost. Bon nombre des articles des médias étrangers, note-t-il, étaient trompeurs. À un point tel que certains individus sont arrivés de l’étranger en pensant qu’Albinen leur offrirait de l’argent et un logement gratuit pardessus le marché. Les nombreuses demandes et les arrivées spontanées ont fait craindre une immigration incontrôlée au village. La commune a donc rédigé des courriers en plusieurs langues, dans lesquels elle précise que seuls les étrangers possédant le permis d’établissement nécessaire ont droit à cette aide au logement.
Aujourd’hui, ce problème semble résolu. Cependant, Albinen fait face à de nouveaux défis, car la commune ne possède plus d’école. «Or, huit demandes sur dix que nous recevons de personnes intéressées concernent précisément ce point», révèle Beat Jost. Le canton ne veut rouvrir une école au village qu’à partir d’un certain nombre d’élèves. C’est pourquoi la commune songe actuellement à la création d’un modèle d’école alternatif, qui serait aussi à la disposition des élèves de la vallée.
La commune de Zeneggen se trouve à environ 40 kilomètres d’Albinen. Elle possède encore une école. Mais les grandes classes sont menacées de fermeture en raison du manque d’élèves. Si Zeneggen n’a pas noté d’exode général comme Albinen au cours de ces dernières années, la plupart des nouveaux arrivants n’avaient pas d’enfants. Comme à Albinen, on a opté ici aussi pour une prime pécuniaire: toute famille qui s’installe à Zeneggen reçoit 3934 francs par enfant. 3934? C’est le code postal du village.
Fernando Heynen est père de cinq enfants et conseiller communal de Zeneggen, et il se bat sous ses deux casquettes pour la préservation de l’école et pour les nouveaux arrivants. «Une fois l’école fermée, il sera encore plus difficile d’attirer de jeunes familles au village», dit-il. Contrairement à Albinen, Zeneggen n’offre que peu de biens fonciers à acheter. La commune mise donc sur les locataires et construit actuellement un immeuble de plusieurs logements qui seront loués à des familles. «Nous avons déjà des personnes intéressées», déclare Fernando Heynen, qui espère pouvoir distribuer bientôt les premières primes.
À Albinen, l’intérêt pour le projet d’aide au logement ne faiblit pas. La mini-maison de la famille Biege, en particulier, suscite la curiosité des arrivants potentiels. Pierre Biege n’aurait rien contre l’apparition d’un voisinage de mini-maisons. Mais pour l’instant, il ne constate rien de tel. Ce qui ne pose pas de problème à la famille Biege, qui ne regrette absolument pas de s’être installée à Albinen.
Commentaires
Commentaires :
we are closing the comment function on this article. We are also not in a position to provide more detailed information on the settlement project in Albinen. Interested persons should better inquire directly at the municipal administration in Albinen: gemeinde@albinen.ch
The cantonal service "SERVICE DE LA POPULATION ET DES MIGRATIONS" may also be able to give you general information about moving to the canton of Valais: spm@admin.vs.ch.
Yours sincerely,
Marc Lettau, Editor-in-Chief
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Chers lecteurs
Nous fermons la fonction de commentaire sur cet article. Nous ne pouvons pas non plus donner d'informations plus précises sur le projet de lotissement à Albinen. Il est préférable que les personnes intéressées se renseignent directement auprès de l'administration communale d'Albinen : gemeinde@albinen.ch
Le service cantonal "SERVICE DE LA POPULATION ET DES MIGRATIONS" pourra peut-être également vous donner des informations générales sur le déménagement dans le canton du Valais : spm@admin.vs.ch
Marc Lettau, rédacteur en chef
Hello, my dream is to live in Europe I intend to be of service by teaching English as a profession as a means of living after getting settled.
Bonjour d'installer et vivre en Suisse pour moi c'est un rêve
Presque impossible. Autant, presque un atentat contre leurs drôits civiles: suisses contre suisses.
Merci pour le drôit de se exprimer.
Der wirtschaftliche Anreiz ist gut, aber um die Kontinuität des wirtschaftlichen Anreizes zu gewährleisten, sollten die Menschen soziale Anreize haben, damit das Dorf nicht geleert wird .Wenn die Schule geschlossen ist.
Please send to me the contact details for residency in Albinens . I am from Canton Uri and live in Melbourne, Australia. I would like relocation.
I am interested by relocating in "le canton du Valais". I am Swiss, married and have one 10 years old son. I was a professor in several universities but also delve in apiculture. Who should I contact in Albinen?
The website of the municipality of Albinen provides additional insight. Contact addresses can also be found there.
https://albinen.ch/
Sehr löblich! Eine echte Animation an Rückwanderung zu denken.
Einfach nur toll, Chapeau!!
Ich bin Aargauer Bürger und beruflich nach Deutschland gekommen. Ich bin richtig erfreut von Ihrer Aktion. Wenn ich jünger wäre, käme ich gern in Ihre Gemeinde. Sie schreiben so schön einladend, lieber Herr Jost.
E.Busch, Prof. Dr-, Friedland bei Göttingen.