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La Suisse doit adapter sa législation sur les armes aux prescriptions de l’UE si elle ne veut pas mettre en péril les accords de Schengen. Le projet essuie les tirs nourris des amateurs d’armes. Il sera soumis au vote du peuple le 19 mai.
Quand il est question d’armes, le débat devient rapidement houleux en Suisse, et le premier tireur du pays, Guillaume Tell, n’est jamais très loin… Il reprend du service en ce moment, par exemple sur le site web de Pro Tell, la société pour un droit libéral sur les armes, où il dresse sa main droite en signe d’arrêt, flanqué de ce slogan: «La Suisse libre, non au diktat de l’UE qui nous désarme!» Guillaume Tell ne se bat pas seul. René Schneider est lui aussi prêt à dégainer. Excellent connaisseur du tir, il est président d’honneur de la société Militärschützen Unterseen, membre d’honneur de l’Oberländischer Schützenverband de Berne et membre d’honneur de l’Association sportive bernoise de tir. Voici ce qu’il a dit à la «Revue Suisse»: «Nous sommes un peuple démocratique et décidons nous-mêmes ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Nous ne devons en aucun cas tolérer que le tir sportif, cette grande tradition suisse, soit anéanti par la directive de l’UE sur les armes.» Celle-ci est sous le feu des attaques des tireurs suisses.
L’origine des débats remonte aux attentats terroristes de 2015 à Paris, au cours desquels 130 personnes ont été abattues avec des armes semi-automatiques. Peu après, l’UE a durci sa législation sur les armes. La Suisse faisant partie de l’espace Schengen, et donc du réseau européen de sécurité policière, elle doit intégrer les nouvelles dispositions à sa législation nationale sur les armes. C’est précisément ce contre quoi s’élèvent les sociétés de tireurs, soutenues par l’UDC. Elles ont lancé un référendum.
Seront interdites les armes semi-automatiques ayant des chargeurs de grande capacité. Il s’agit des fusils, revolvers et pistolets avec lesquels on peut tirer plusieurs coups d’affilée: s’il reste nécessaire de déclencher chaque tir, l’arme ne doit pas être rechargée. Problème: les fusils d’assaut 90 et 57, très répandus parmi les tireurs suisses, font justement partie de ces armes semi-automatiques. La Suisse a cependant négocié des dérogations avec l’UE: l’arme d’ordonnance pourra toujours être conservée à la maison et utilisée après la fin du service militaire. L’UE a ainsi véritablement fait une fleur à la Suisse, cette dérogation ne s’appliquant qu’à la Confédération. On parle d’ailleurs même parfois, pour cette raison-là, de «Lex Helvetica».
Les personnes possédant déjà une telle arme pourront elles aussi la conserver. Elles doivent simplement, si elles ne l’ont pas encore effectué, la faire inscrire dans les trois ans au registre cantonal des armes. De leur côté, les tireurs sportifs pourront toujours acquérir ce type d’armes. Ils devront cependant être membres d’une société de tir ou prouver qu’ils pratiquent régulièrement le tir sportif. Par «régulièrement», les autorités entendent cinq séances de tir en cinq ans.
Alors, qu’est-ce qui gêne concrètement les tireurs dans ces nouvelles règles? Réponse de René Schneider: «Nous ne serions plus les propriétaires d’une arme, mais seulement les détenteurs d’armes interdites soumis à des obligations particulières et tolérés par l’État! Nos pratiquerions notre sport avec des ‹armes interdites›. L’acquisition d’une arme ne serait possible qu’avec une autorisation exceptionnelle. Or, cette autorisation est bien plus stricte que le permis d’acquisition d’armes exigé aujourd’hui, et entraînerait une diminution massive du nombre de tireuses et de tireurs.» René Schneider trouve en outre «absolument illogique» qu’une arme fournie par l’armée ne soit pas considérée comme interdite, alors qu’une arme achetée en privé le soit, «bien qu’il s’agisse de la même arme. Cela engendrerait un système à deux vitesses parmi les tireurs.»
Cette nouvelle réglementation ne serait-elle pas susceptible de gonfler les rangs des membres des sociétés de tir, puisqu’elle requiert notamment que les tireurs sportifs s’affilient à une telle association? «Absolument pas», tranche René Schneider, catégorique. «Dans notre association, nous n’acceptons que les nouveaux membres introduits par un membre déjà inscrit. Ainsi, nous nous assurons de n’enrôler que des personnes dont la réputation est intègre. Nous n’accueillons pas n’importe quel quidam qui frappe à notre porte. Les obligations et responsabilités se reporteraient, j’en suis certain, sur les sociétés de tir. Celles-ci pourraient tout à coup avoir à fournir des preuves de tir pour leurs membres.»
Dans les sociétés de tir, la méfiance est donc grande. Même si le Parlement s’est donné la peine de réduire autant que possible la charge administrative. Josef Dittli, conseiller d’État libéral uranais, a résumé la situation ainsi: «Nous voulons prendre en compte les particularités suisses et la tradition dans le domaine du tir sans mettre en péril les accords de Schengen.» Toutes les requêtes de la gauche visant à durcir encore la législation sur les armes ont été rejetées, tout comme celle de l’UDC, qui s’opposait à l’application des règles européennes.
Nicolo Paganini, conseiller national PDC, invite à ne pas sacrifier ces accords «pour en faire un exemple en matière de souveraineté sur un objet inapproprié». L’Office fédéral de la police (fedpol) rappelle lui aussi les problèmes que cela engendrerait: sans Schengen, «notre police serait aveugle et sourde». Il souligne qu’il est important que la Suisse continue de faire partie du réseau européen de sécurité. Mettre sur pied un système de sécurité policière national correspondant aux standards actuels de Schengen coûterait entre 400 et 500 millions de francs. De surcroît, la perte du visa Schengen aurait de graves conséquences pour le tourisme suisse et les régions frontalières. D’après la Confédération, la sortie de Schengen équivaudrait à une perte de revenus de l’ordre d’onze milliards de francs par an pour l’économie suisse.
N’est-ce pas un prix trop cher à payer pour épargner quelques éventuelles tracasseries administratives aux tireurs? René Schneider demeure quelque peu évasif à ce sujet. Le Conseil fédéral doit d’après lui renégocier la directive sur les armes de l’UE avec celle-ci: «Je suis convaincu qu’une solution peut être trouvée qui soit acceptable pour les deux parties et ne mette pas en péril les accords.»
Le tir est une tradition ancestrale en Suisse, et les amateurs d’armes y sont nombreux: en 2013, date de la dernière estimation de la Confédération, les Suisses possédaient près de deux millions d’armes à feu. Des recherches de la «NZZ am Sonntag» montrent que les cantons ont depuis délivré entre 150 000 et 250 000 permis d’acquisition d’armes. Étant donné qu’il est possible d’acheter jusqu’à trois armes par permis, il est raisonnable de penser que 2,5 à 3 millions d’armes à feu se trouvent actuellement dans les foyers suisses.
Le 19 mai 2019, le peuple suisse se prononcera également sur la loi fédérale relative à la réforme fiscale et au financement de l’AVS (RFFA). Le projet a été présenté de manière détaillée dans la «Revue Suisse» de novembre 2018.
Commentaires
Commentaires :
As far as trade, we are being told the USMCA (replaces NAFTA) is the solution for trade and other issues. USMCA is worse for the US than NAFTA and copied much of TPP and other bills. The further loss of sovereignty to my country can be devastating.
I urge my Swiss friends to reject any further attempts by the EU to take away your sovereignty and independence.
Meine sehr geehrten Damen und Herren, in Anbetracht der global obwaltenden Umständen kann ich nicht nachvollziehen, warum man sich im WINZLING Schweiz eine solche untergeordnete Lappalie beinahe zur Staatskrise aufbauscht. Wir hätten doch ganz sicher Gescheiteres zu tun. Aber eben, hiezu müsste man die mittelalterlichen Denkschemata verlassen können.
Pensez à l'unification des titres scolaires, surtout universitaires, au programme Erasmus, à la facilité de passage transfrontalier, ceci au prix d'une réglementation des armes, plus que nécessaire. Voulez-vous retourner au stade de la Suisse avant 1848, ou en changeant de canton, il fallait passer la douane? sans parles des autres choses. Si en Suisse, on subit aussi le diktat de Berne, surtout en Suisse Romande, je ne vois que peu de Suisses qui aimeraient retourner à l'état 1848.
Les problèmes globaux, pris globalement sont mieux adaptés à la majorité que ceux traités localement.
Le mal français ne vient pas de l'Europe, mais de la structure politique française, avec son jacobinisme forcené.
Non je ne veux certainement pas retourner en 1848... cependant Bruxelles nous impose des lois qui ne sont pas compatibles avec tous les pays et beaucoup de gens considèreent que c'est un diktat avec des décisions prises par d'obscurs fonctionnaires qui n'approfondissent pas leurs sujets !
Il y a qu'a voir le chaos qui règne avec Schengen, immigration clandestine, trafics de drogues et autres, rien de bon ! et Bruxelles n'est pas mieux !
Vous habitez la Suisse donc vous n'êtes pas soumis à toutes ces lois Bruxelloises liberticides et souvent aberrantes, ici en France avec des dirigeants lèches bottes au garde à vous le doigt sur la couture devant Bruxelles....je ne vous explique pas le ressentiment que beaucoup de français ont vis à vis de cette mafia parlementaire bruxelloise !
Donc pour moi....toucher à la liberté des armes je dis cent fois non !
Je serai même prêt à voter des deux mains pour un Frexit !!!
Pour finir.... essayez de comprendre pourquoi beaucoup de français et d'allemands émigrent en Hongrie ??vous serez surpris des résultats !
Cordialement,
Also, liebe Landsleute, kommt bitte im 21. Jahrhundert an. Verharrt nicht länger im 19. wie in einem Reduit.
Les lois Bruxelloises font déjà suffisement de mal dans trop de pays, voir la France par exemple, alors ce diktat ça suffit ! Laissez le peuple Suisse juger de ce qui est bon pour lui et refusez la mainmise de l'europe sur nos libertés démocratiques !
Et surout arrêtez cette psychose compassionelle à chaque fois qu'un psychopathe ou un terroriste tue en masse, et gardez vos armes pour vous défendre !
Quand on fait partie d'un système, il faut s'y conformer et le compromis présenté me semble tout à fait raisonnable. On interdit pas l'usage du tir sportif, on le réglemente simplement. L'UDC n'a pas encore fait de référendum contre le permis de tuer que représente le permis de conduire, elle est en perte de vitesse dans l'utilisation abusive des référendums.
Dans sa grandiloquence de la démocratie, on peut toujours se poser la question si le peuple a toujours le pouvoir. (ce que veut dire démocratie) avec les groupes de pression et la corruption que représente le système des lobbys, le dicta de la majorité germanique, voir le problème de la caisse unique de maladie avec des différences monstrueuses selon le lieu de domicile, chères en Suisse romande et supportables en région germanique.
Die EU sollen ihren Laden selbst aufräumen und wenn er so gut aufgeräumt ist wie in der Schweiz, können sie nur froh sein darüber.
Das ist doch eher kleiner!
Ein Grossteil des Problems liegt darin das unsere Politiker immer noch am «Ladenverkauf der Schweiz» sind, damit man eine Politische Position bei der EU hat.
Hat ja auch mehr Prestige!
Meine Stimme: Nein
stolz, dass in der Schweiz Waffenbesitz möglich ist. Vermutlich
ebenso gut kontrolliert, wie in den USA. Seit manchen Jahren lebe
ich mit meinem englischen Ehemann in der wunderschönen Dordogne, wo fast jedes Jahr Todesfälle sich ergeben, wegen der "Chasse", was sehr
traurig ist. Aber es ist sehr schwer, alle Risiken abzudecken.
Hoffentlich findet sich eine Lösung.
if this is your strongest objection - find something worth complaining about.
When you see what has just happened in New Zealand, the risks of lax gun rules are too horrible to contemplate.