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Quatre langues nationales, des dizaines de dialectes, plus de 250 langues parlées au total: le plurilinguisme est un phénomène saillant en Suisse, et il augmente. Le plus frappant est cependant de voir comment l’anglais s’impose peu à peu comme cinquième «langue nationale».
Renata Coray a grandi dans le canton de Bâle-Campagne au sein d’une famille où l’on parlait le romanche et le suisse allemand, elle a fait des études en français et en allemand à Fribourg, vit à Zurich, séjourne souvent dans la Surselva, lit aussi des textes en anglais pour son travail et aime les vacances en Italie. Si tous les Suisses ne sont pas aussi polyglottes que cette cheffe de projet à l’Institut de plurilinguisme de l’université de Fribourg, la dernière étude de l’Office fédéral de la statistique (OFS) sur le paysage linguistique suisse montre tout de même que le plurilinguisme est en nette augmentation. Plus de deux tiers de la population suisse utilise régulièrement plus d’une langue. En 2014, environ 64 % des Suisses parlaient plus d’une langue au quotidien. Aujourd’hui, ils sont 68 %. Pour ce qui est du nombre de langues utilisées, 38,4 % en parlent régulièrement deux, 21,3 % trois, 6,4 % quatre et 1,7 % cinq ou plus. Notons que l’étude n’établit pas de distinction entre l’allemand standard et le suisse allemand.
«Cette augmentation est due à la mobilité accrue, aux possibilités de communication élargies offertes notamment par les nouveaux médias et l’Internet, aux cours de langue très répandus et à la composition plus internationale de la population», indique la sociolinguiste Renata Coray. Mais la modification des questions de l’enquête statistique y est aussi pour quelque chose: si, jusqu’en 1990, les sondés ne devaient indiquer que leur langue maternelle (les personnes bilingues devant opter pour une seule langue), ils peuvent depuis lors mentionner aussi les langues qui leur sont familières et, depuis 2010, citer jusqu’à trois langues principales.
Malgré cette augmentation, le plurilinguisme reste un thème politique explosif en Suisse. La longue lutte pour la survie du romanche ou, en nombre d’endroits, les disputes liées à l’introduction de l’anglais à l’école au lieu du français dans les petites classes le montrent. La promotion des langues nationales, en particulier des langues minoritaires que sont l’italien et romanche, est néanmoins ancrée dans la Constitution fédérale. «Pas mal de choses ont été faites sur le plan de la politique linguistique et des lois, note Renata Coray, mais la mise en œuvre présente parfois des lacunes.» Cela se voit par exemple, dit-elle, dans l’administration fédérale. Une étude de 2020 du Centre pour la Démocratie d’Aarau montre que dans près de deux tiers des offices, les Suisses alémaniques sont clairement surreprésentés et les membres des minorités linguistiques, sous-représentés.
Un problème similaire existe dans le canton des Grisons, relève la sociolinguiste. Dans ce seul canton possédant trois langues officielles – l’allemand, le romanche et l’italien –, l’allemand reste nettement dominant dans l’administration. Au fond, la promotion du romanche a-t-elle un sens dans un pays dont seulement 0,5 % de la population résidante permanente le considère comme l’une de ses langues principales, et seulement 0,9 % l’utilise régulièrement, sachant que la plupart des romanchophones maîtrisent aussi l’allemand? «Il est vrai que ma grand-mère faisait probablement partie de la dernière génération qui ne parlait que le romanche, mais la promotion de la diversité linguistique est tout de même importante pour la cohésion et l’identité du pays», souligne Renata Coray. Même du point de vue économique, le multilinguisme semble payer: il est en effet à l’origine de 9 % du produit intérieur brut de la Suisse, comme l’ont découvert des chercheurs de l’université de Genève en 2008. Actuellement, une autre étude est en cours, car ce chiffre pourrait avoir augmenté ces dernières années.
«Pas mal de choses ont été faites sur le plan de la politique linguistique et des lois pour promouvoir les langues nationales, mais la mise en œuvre cloche parfois.»
Naomi Arpagaus apprécie elle aussi la diversité linguistique. Cette Grisonne de 21 ans a grandi dans un environnement romanche et suisse alémanique, appris l’anglais et l’italien à l’école, s’est spécialisée en espagnol au gymnase et prend en ce moment des leçons de français. «Vivant à Berne à cause de mes études, je parle surtout l’allemand au quotidien, mais aussi le romanche avec mes amis.» La préservation de cette langue lui tient à cœur. Ainsi, en tant que présidente de l’organisation faîtière de la jeunesse romanche GiuRu, elle s’engage pour la défense des régions linguistiques grisonnes et l’interconnexion des cinq idiomes que sont le sursilvan, le sutsilvan, le surmiran, le puter et le vallader.
«Nous organisons des concerts et des soirées de jeux en romanche, tenons une rubrique dans le quotidien romanche ‹La Quotidiana› et entretenons des liens avec d’autres minorités linguistiques d’Europe», explique Naomi Arpagaus. L’intérêt des jeunes est très vif, dit-elle: «Beaucoup considèrent que la maîtrise du romanche est un avantage. Elle facilite l’accès à d’autres langues latines comme le français, l’espagnol ou le portugais, et il s’agit presque d’une langue secrète.» Pourtant, sur les réseaux sociaux, les jeunes s’expriment sans doute plutôt en allemand qu’en romanche, non? Naomi Arpagaus rigole: «Dans ma génération, on écrit surtout en anglais.»
«Beaucoup considèrent que la maîtrise du romanche est un avantage. Elle facilite l’accès à d’autres langues latines comme le français, l’espagnol ou le portugais.»
Dans les faits, si l’on excepte la position particulière de l’allemand standard (voir encadré), l’anglais a de plus en plus tendance à s’imposer comme la cinquième «langue nationale». L’anglais est la langue étrangère la plus répandue, et de loin (45 %), en particulier chez les jeunes: près de trois quarts des 15 à 24 ans ont utilisé régulièrement l’anglais en 2019. «Et c’est une bonne chose, souligne Verio Pini, je dirais même que c’est indispensable.» Le président de l’association Coscienza Svizzera, qui se bat pour la diversité linguistique, expérimente cela au quotidien. Après avoir grandi au Tessin, Verio Pini a fait des études à Lausanne et à Berne. Il vit la moitié du temps à Berne et la moitié au Tessin et utilise aussi le français, l’anglais et l’espagnol tous les jours, en particulier pour la lecture de la presse.
Aussi important que soit l’anglais aujourd’hui, Verio Pini note cependant que cette langue exerce une forte pression sur les langues nationales. Non seulement sur les langues minoritaires que sont le romanche et l’italien, mais aussi sur l’allemand à Genève ou le français à Zurich.» Souvent, les langues ne sont encouragées que dans leur aire d’influence, alors qu’aujourd’hui, dit Verio Pini, compte tenu de la grande diversité culturelle et de la mobilité, il faut voir au-delà des frontières linguistiques: «L’italien, par exemple, est parlé par un plus grand nombre de personnes au nord des Alpes qu’au Tessin.» Cela n’a pas échappé aux cercles politiques. Dans son message culture 2016–2020 déjà, le Conseil fédéral avait défini l’objectif de soutenir la langue et la culture italiennes hors de la Suisse italienne. Le Parlement réclame aujourd’hui une promotion plus large et plus dynamique du plurilinguisme, et ce afin de favoriser la cohésion nationale et l’intégration.
«L’anglais exerce une forte pression sur les langues nationales. Non seulement sur les langues minoritaires, le romanche et l’italien, mais aussi sur l’allemand à Genève ou le français à Zurich.»
«Il est évident que la communication entre les différentes régions linguistiques serait plus aisée si tout le monde parlait l’anglais. Mais pour la cohésion nationale et sociale, la communication simplifiée ne suffit pas, note Verio Pini. Il faut aussi comprendre la culture des autres régions linguistiques.» Apparemment, la population suisse en est tout à fait consciente: d’après l’étude de l’OFS, 84 % des Suisses pensent que connaître plusieurs langues nationales est important pour la cohésion du pays.
Philipp Alexander Weber est aussi de cet avis. Il a grandi à Winterthour et a déménagé à Fribourg pour étudier l’économie. Au début, il avait de la peine avec le français: «À l’école, j’étais plutôt un matheux.» Cependant, il a rapidement remarqué qu’il avait bien plus de facilité à apprendre la langue sur place que dans les livres de grammaire. C’est pourquoi en 2007, il a fondé l’organisation friLingue, qui propose des séjours linguistiques aux jeunes en Suisse. «Je voulais bâtir des ponts au-dessus de la barrière des rösti», explique-t-il.
Aujourd’hui, un millier d’enfants et d’adolescents participent chaque année aux camps de langues de friLingue. Philipp Alexander Weber a noté une hausse de l’intérêt surtout chez les jeunes Romands: «Tandis que les Suisses alémaniques ont toujours été attirés par le français, langue de la diplomatie, et qu’ils considèrent sa maîtrise comme un signe d’éducation, les Romands ont une relation plutôt compliquée avec l’allemand. Ne serait-ce que parce qu’ils apprennent le bon allemand à l’école, tandis qu’on parle des dialectes différents à Berne, à Zurich et à Bâle.» Après la Coupe du monde de football en 2006 en Allemagne, relève Philipp Alexander Weber, l’allemand a toutefois gagné en attrait auprès des Romands. En quelques années, l’Allemagne est devenue leur destination de voyage préférée. Et beaucoup d’entre eux souhaitent à présent effectuer une année sabbatique à Berlin ou un séjour linguistique en Suisse alémanique.
En même temps, plusieurs cantons de Suisse centrale et orientale dévalorisent actuellement le français pour lui préférer l’anglais à l’école. À Uri et en Appenzell Rhodes-Intérieures, par exemple, on n’enseigne plus le français à l’école primaire, et en Thurgovie et à Zurich, le français n’est plus une matière déterminante pour le passage à l’école secondaire ou au gymnase. «Cela se reflète aussi dans les inscriptions aux camps de langues», indique Philipp Alexander Weber. Mais l’école n’est pas le seul endroit où l’on apprend les langues: d’après l’étude de l’OFS, 25 % de la population suisse apprend une ou plusieurs langues à partir de 25 ans. La langue la plus fréquemment apprise est… l’anglais.
Bien sûr, à friLingue aussi, il arrive que des jeunes issus de régions linguistiques différentes aient recours à l’anglais pour se comprendre. Aux yeux de Philipp Alexander Weber, il n’y a là rien de grave: «Nous ne sommes pas une école. Notre objectif est de susciter l’amour des langues.» Lui-même utilise l’allemand et le français au quotidien, mais aussi l’anglais et le portugais. Il a vécu dix ans au Brésil et a un fils brésilien qui parle le suisse allemand. «Les connaissances linguistiques permettent de découvrir et de comprendre d’autres cultures et manières de penser, souligne-t-il. Elles ouvrent de nouveaux horizons.»
Pour les uns, le suisse alémanique est un dialecte, tandis que d’autres le considèrent comme une langue à part entière. Pour Jürg Niederhauser, président du SVDS (Schweizerischer Verein für die deutsche Sprache), il s’agit là en fin de compte d’une «question idéologique» qu’on ne peut pas trancher en s’appuyant sur des données linguistiques. Il est clair que pour quelqu’un qui vient d’une autre région linguistique ou de l’étranger, le suisse allemand parlé au quotidien est souvent un obstacle. De surcroît, le dialecte est de plus en plus souvent utilisé aujourd’hui, car les formes d’expression deviennent de plus en plus informelles: «Il y a 70 ans, un match à la télévision était encore commenté en bon allemand. Aujourd’hui, on utilise le dialecte», relève Jürg Niederhauser. D’après lui, cela rend la compréhension plus difficile pour ceux qui ne parlent pas le suisse allemand et fait que les Suisses alémaniques se gênent davantage de parler l’allemand standard, car celui-ci est presque uniquement utilisé dans un contexte formel, comme à l’école.
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Als Bündnerin habe ich in der Primarschule auf Romanisch Lesen, Schreiben und Rechnen gelernt, zu Hause wurde Schwizerdütsch gesprochen, Italienisch Dialekt lief - aufgrund der Tessiner und Italienischen Familienwurzeln - nebenher. Mein Handelsdiplom auf Französisch habe im Kanton Fribourg erworben, Englisch kam - schon wegen der vielen internationalen Engadiner Gäste - fast automatisch dazu.
Mein Leben im deutschsprachigen Österreich konnte mir nur selten die Möglichkeit bieten, zwischen verschiedenen Sprachen zu "switchen", leider.
Als ich im Bundesland Kärnten vor mehr als fünfzig Jahren erlebte, wie schwer man sich mit der Akzeptanz für die zweite Landessprache dieser Region tat, war ich immer wieder stolz auf "meine" Schweiz, das kleine Land, wo sich die Ortstafeln manchmal von Dorf zu Dorf ändern, das dadurch das Kulturgut "Mehrsprachigkeit" in seiner Vielfalt dokumentiert. (Erst nach jahrelangen Kämpfen ist die Durchsetzung zweisprachiger Ortstafeln nun in Kärnten gelungen).
Allen jungen Schweizern kann ich nur empfehlen, die Mehrsprachigkeit zu leben. Wenn sie Rätoromanen sind, wurde ihnen der Schlüssel zu vielen romanischen Sprachen sowieso schon in die Wiege gelegt!
PS: Der Europäische Tag der Fremdsprachen wird weltweit am 26. September gefeiert.
When people ask which Swiss language I talk, I always say the 5th language, English. So thanks for the validation !! After 33 years in the U.S. I confuse myself with what is South African, British or American English.. We all understand all the dialects.
Ich bin in Bremgarten AG aufgewachsen und 2 Jahre in die Schule gegangen. Dannach sind wir ins Elsass ausgewandert, dort habe ich französisch lernen müssen. Später als ich Koch lernte, lernte ich auch Italienisch und Spanisch. Jetzt dazu noch Hebräisch. Also spreche ich einige Sprachen. Ich denke, Sprachen sind wichtig. Aber eben je nachdem in welchem Beruf man ist, ist eben eine welche über den anderen steht, und das muss man eben akzeptieren. Ich merke, dass da ich einige Sprachen spreche ich im Vorteil bin, z.B wenn ich mit Menschen zusammen komme und Ihnen Israel zeigen will, oder sogar als ich hie und da in der Schweiz war, habe ich anders Sprechende geführt, aber eben mit den verschiedenen sprachen welche ich gesammelt habe. Dafür bin ich sehr dankbar.
Ich habe diesen Artikel mit grossem Interesse gelesen. Ich bin jetzt im Ruhestand, doch hatte ich während mehr als 30 Jahren als Übersetzerin gearbeitet. Dabei fand ich zu meinem grossen Erstaunen heraus, dass Schüler in Zürich erst Englisch lernen. Meine Generation fing an mit Französisch in der Sekundarschule! Ja, das war spät, doch war die Methode ganz anders. Im Übrigen hatte ich mich schon lange gewundert über die grosse Anzahl von englischen Worten und Satzteilen in dieser Publikation und anderen Artikeln die ich im Computer lese. Ich bin schon seit 60 Jahren in den USA, habe wenig Kontakt mit Anderssprachigen, ausser in Dokumenten die ich übersetze (jetzt noch als Freiwillige für das United States Holocaust Memorial Museum in Washington - ich war dort beim Visitor Service während 10 Jahren vor meiner Übersiedlung nach Wichita). Ich glaube auch, dass heutzutage Französisch von Englisch als Diplomatensprache überholt worden ist.
Il est important pour la cohésion d'un pays qui compte plusieurs langues nationales d'encourager les initiatives prises pour protéger l'existence et l'usage de ces langues NATIONALES.
Examples: autumn/fall; tap/faucet; cookery book/cookbook; programme/program; centre/center; theatre/theater, travelled/traveled, etc etc.
US "school"= any educational institution, including a university versus UK "school"= educational institution below university level. The -ise versus -ize word endings differ.
We in S. Africa are sticking with UK English. More civilised!
.
UK = ground floor; US = first floor
“More civilised” eh? That sounds typically pedantic. Please let us know how your civilization is getting on down there in South Africa…
I live in South Africa and English is my main language. So English as a 5th language would be great
ich bin auslandschweizer seit etwa 30 jahren lebe ich in Mexiko , ich versuchte meine kinder auch mit deutsch anzusprechen damit sie das lernen, aber leider ist dies sehr schwierig als vater, wenn man fast immer nur arbeitet, und nie zuhause ist ich ware super froh, wenn es irgend eine moeglichkeit gaebe, dass freiwillige (nicht hohe kosten generierende Kurse) sich online mit meinen kindern unterhalten wuerden um zb. deutsch zu lernen.
Bonjour, alors je me risque à un commentaire en français, ma langue maternelle. Née en Afrique de parents franco-suisses (papa bâlois, bilingue, très bon francophone) j’ai appris allemand, latin et anglais pour la matu. J’adore l’anglais, plus facile que l’allemand pour moi. Ceci dit, j’aime beaucoup l’allemand, un peu déconcertée par les dialectes, que je comprends après quelques heures sur place. Mon allemand reste « passif » mais toujours présent. J’ai beaucoup parlé anglais, dans des missions humanitaires terrain au CICR, et lors d’un séjour de 10 ans en Angleterre. D’ailleurs ma fille est une parfaite bilingue (français-anglais)! Dans la vie, en voyages, je comprends bien l’italien et l’espagnol (grâce aux 8 ans de latin, 4 heures/semaine je suppose) sans les avoir vraiment appris en cours de langue. J’ai aussi eu au CICR une initiation à l’arabe « de la rue » (pas la langue classique, écrite, du Coran plus longue et complexe à apprendre) et en comprends encore quelques mots. J’ai aussi faire un cours de japonais sur 3 semaines sur place, génial….J’aime les langues, et suis partisane d’élever les enfants sur plusieurs langues si possible, et leur rendre vivantes la beauté et la diversité des cultures, littératures. On apprenant une langue on entre dans la mentalité, l’esprit de ses locuteurs, et on y gagne toujours comme être humain…. Si j’adore l’anglais (d’Angleterre surtout) et sa littérature, je suis attristée de l’entendre si mal parlé par tant de locuteurs approximatifs de la langue de Shakespeare, victime de sa relative facilité d’apprentissage, et médium de mondialisation. Belle journée à tous, have an excellent, sunny day !
Bonjour, Je suis absolument d'accord avec vous ! Personnellement, j'aime également les langues qui reflètent les cultures de leurs locuteurs. Les comprendre et pouvoir s'exprimer en leurs idiomes est une richesse en soi. Je partage également votre opinion sur l'anglais, malheureusement journellement bafoué dans un jargon 'globish' par ceux qui croient s'exprimer en cette langue... Bonne journée à vous aussi !
Suisse parce que d'une famille d'origine bâloise, je m'étais intéressé à cette fragmentation linguistique il y a 30 ans. A l'époque des Suisses alémaniques expliquaient délaisser le français pour l'anglais, plus utile car jugé être LA langue internationale. Des Suisses romands disaient être d'accord pour étudier le Hochdeutsch mais n'avoir pas à se plonger dans les dialectes. Ils expliquaient que les alémaniques pensant savoir l'allemand s'enfermaient dans les dialectes, négligeaient l'allemand générique et se détournaient du français pour l'anglais. Cela les faisait conclure que la Confédération imploserait un jour, avec une dérive des continents linguistiques ...
Ich möchte darauf hinweisen, dass in der Schweiz alle möglichen Sprachen gesprochen werden - ausser Hochdeutsch. Dabei ist es doch unsere Muttersprache und wir beherrschen sie ja auch, schreiben ausgezeichnete Briefe und Artikel, aber wenn es ans Sprechen geht, können sich die wenigsten korrekt und fliessend in Hochdeutsch unterhalten. Das ist nicht gut! Ich bin dafür, dass man mit anderssprachigen Hochdeutsch spricht, auch wenn sie den Dialekt zum Teil verstehen. Dabei denke ich an meine Kinder, die in Spanien aufgewachsen sind und die soviel Deutsch gelernt haben um sich zu verstaendigen, aber natürlich Hochdeutsch. Und all die Tessiner und Romands und Bündner die sich in der deutschen Schweiz aufhalten, müssen die sich an die Dialekte anpassen? Wenn wir nach Italien reisen, wünschen wir uns auch ein korrektes Italienisch zu hören anstatt eines unverständlichen Dialekts. Ich bin dafür, dass der deutschen Sprache mehr Protagonismus gegeben wird, in der Schule und den Medien.
Ich wohne seitüeber 50 Jahre in Kopenhagen, bin mit einem Engländer verheiratet und unsere tägliche Sprache ist hauptsächlich Englisch und Dänisch. Trotzdem habe ich mein Bernerdeutsch nicht vergessen (ich bin jetzt 84 Jahre alt) und mit meiner Familie in der Schweiz spreche ich immer noch diesen Dialekt. Französisch ist meine zweite Muttersprache, die ich immer noch in der Alliance Francaise hier in Kopenhagen brauche. Wir Schweizer haben alle eine gute Möglichkeit unsere Sprachen zu gebrauchen, die uns ja quasi in die Wiege gelegt wird.
ich persönlich bin heute noch dankbar, dass ich Frannzösisch als 1. Fremdsprache lernen durfte (bis heute empfinde ich diese Sprache, vor allem die Grammatik, einfacher als Englisch). Einige Jahre danach wählte ich Italienisch als Freifach, es fiel mir sehr leicht, da die 2 Sprachen sehr ähnlich sind. Englisch habe ich trotz dem erst späteren Beginn als Französisch auch ordentlich gelernt, da hab ich mich mithilfe von Büchern und Filmen in der englischen Sprache noch selber fit gehalten.
Bei meiner Tätigkeit bei den SBB, war ich vor allem fürs Italienisch extrem froh, haben wir doch in der Deutschschweiz viele Italiener. Unterdessen war ich beim Max Plank Institut in Tübingen (auch dort konnte ich alle Sprachen super gebrauchen, gab es doch dort Wissenschaftler aus allen Ländern) und bin nun in einem Hotel, auch hier bin ich enorm froh um jede Sprache, die ich spreche.
Ich glaube wir sind da auch eine große Bereicherung in Deutschland, hier lernt Otto Normal lediglich Englisch als Fremdsprache
Erwachsene sind seit Jahren meine Schüler...Englisch wird gewählt, weil es grammatikalisch total einfach ist und über den ersten Kommunikations-Berg hilft.
Sich später durch den Wald an Literatur zu lesen, ist nur möglich mit einem soliden Grundstock jeglicher Sprachen.
Es ist für mich jeden Tag eine grosse Freude, das Wachsen in einer Sprache mit zu erleben.
Nach meinem Studium (Architektur) arbeitete ich in Cape Town, Amsterdam, Kiel, Pietarsaari (Fin), Athen und schliesslich in Los Angeles / San Francisco. Immer versuchte ich zumindest die Grundbegriffe der jeweiligen Sprachen zu verstehen und anzuwenden. Tatsächlich ist es DER Weg um zu den Leuten zu finden und akzeptiert zu werden. Ich habe dies als ausserordentlich bereichernd erfahren.
Dass Englisch in der Schweiz zunehmend Landessprachen verdrängt, ist wohl ein Zeichen der Zeit.
Allerdings stösst es mir immer ungemein auf, wenn ich bei Besuchen in der alten Heimat auf Werbeplakaten, in Zeitungen und sogar in Bundesbetrieben auf Bürotüren Englisch antreffe.
Am wenigsten kann ich mit Wortgebilden anfangen welche von anglophilen Schreibern quasi erfunden wurden... employability... dekarbonisierung... Resourcenengpässe... fooden... signifikant... implementieren... downloaden... admitanz... dedektieren... obsoleszenz...etc.
Für all diese Ausdrücke kenne ich auch auch deutsche (oder französische, italienische) Wörter.
Eines allerdings konnte ich bis heute nicht herausfinden, was bedeutet : Haptischen...??
Alles in Artikeln von Schweizer Zeitschriften gelesen.
Freundliche Grüsse,
Anton Huggler
Das mit den Fremdwörtern ist eben so eine Sache.. Sind sie alt (kommen aus Altlatein und Altgriechisch, oder auch Französisch und Italienisch) und lang schon da, sind sie uns lieb und teuer. Wir wehren uns auch gern gegen Änderungen der Schreibweise. Ich photographiere immer noch gerne, Lichtbilder habe ich aber noch nie gemacht, damit kann ich nichts anfangen und Fotografien sehen mir einfach zu wenig kunstvoll aus, das sind mir dann lieber einfach nur Fotos. Sind sie aber neu und kommen aus dem Englischen (die Fremdwörter), wehren sich viele Menschen strikt dagegen. Es würde die Sprache verunziert. Ich frage mich dann oft, ob es diese Diskussion früher auch gab, als die lateinischen und griechischen Wörter in das damalige Deutsch aufgenommen wurden. Sprache lebt und verändert sich ständig und das ist auch gut so. Und manchmal ist es einfach so, dass neue Dinge in unser Leben kommen, für die es einfach noch keinen Namen gibt, wo man dann den bereits existierenden englischen Namen übernimmt - bei den ganzen technischen Bezeichnungen in der Computerwelt zum Beispiel.
Aus Ihrer Liste sind aber einige Wörter definitiv keine Anlehnungen an das Englische, da ist Ihnen wohl die Amerikanische Kultur etwas zu Kopf gestiegen, von allem anzunehmen, sie hätten es eingeführt. Viele der von Ihnen aufgelisteten Wörter sind nämlich auch im Englischen Fremdwörter und kommen ursprünglich aus dem lateinischen, griechischen oder französischen (Ressourcen, signifikant, implementieren, Admittanz, detektieren, Obsoleszenz, etc). Und wer kann heute schon genau sagen, ob wir im Deutschen das Wort direkt aus dem Lateinischen entlehnt oder den Franzosen geklaut oder den Griechen abgeschaut haben. Oder ob wir zuerst die Englischsprachigen ein Fremdwort entwickeln ließen und uns dann an Ihrer Vorarbeit bedient haben. Haben Sie etwas Fantasie, oder auch Phantasie oder sogar φαντασία (phantasia), wenn es um Fremdworte geht. Nicht alle müssen aus dem Englischen kommen, nur weil sie im Englischen auch vorkommen..
Freundliche Grüße
Sandra Köppel
Ich spreche Dütsch, dumm und einfältig.
Als Zürcheroberländer aufgewachsen, in der Romandie lange gelebt, international beruflich unterwegs, ist Sprache nicht nur Kommunikation. Sie ist auch Teil der Identität, Kultur, Geschichte und des nationalen Zusammenhalts. Dafür ist keine Investition zu teuer. Wir werden genau um diese Vielsprachigkeit im Ausland beneidet. Und wir sehen, wie in zahlreichen Ländern eine Trennung durch die Bevölkerung geht, weil die andere Landessprache nicht Kultur und Geschichte ist. Bewahren wir uns diese Einzigartikeit.
Zudem lerne ich jetzt noch Holländisch, nebst F, E, D und "CH-D" und das ist auch eine persönliche Bereicherung.
Sehr wahr was Th. Rettenmund sagt. Ich habe dieselben Erfahrungen gemacht. Hinzu kommt, dass Englisch eben nicht überall gesprochen wird, z.B. in Südostasien. Fazit: Jede zusätzliche Sprache, die man lernt, ist eine absolute Bereicherung, sowohl persönlich wie auch geschäftlich.
Tatsächlich verstehen Ausländer nicht, dass man in der Schweiz 4-sprachig funktioniert. Ich bin auch einverstanden, dass wir in der Schule schlechtes Deutsch lernen und es für Schweizer eine "Fremdsprache" ist. Eine gelernte Sprache beherrscht man erst nach einem Sprachaufenthalt richtig gut, das gilt auch für Deutsch bei einem Deutschschweizer. Danke für den interessanten Artikel! Herzliche Grüsse aus Paris