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L’enquête que la «Revue Suisse» a menée auprès des sept plus grands partis de Suisse montre que la politique climatique, en cette année électorale qu’est 2019, fait partie des thèmes prioritaires de presque tous les groupements politiques. Seule l’UDC conserve une distance critique par rapport à ce qu’elle considère comme une «mode climatique».
La politique climatique et environnementale n’est pas prioritaire à l’UDC. Le parti prend clairement position contre «l’hystérie climatique», qui conduirait à un excès d’interdictions venues de la gauche. L’UDC mise plutôt sur le libre arbitre et la responsabilité individuelle. Il s’oppose à toute nouvelle taxe et privilégie, en matière de politique climatique et environnementale, des incitations fiscales, par exemple pour la rénovation des bâtiments. Il refuse en particulier que la Suisse fasse cavalier seul dans la diminution par deux des émissions de CO2 d’ici 2030 sans engagement ferme de tous les États. En vue des élections fédérales du 20 octobre, l’UDC mise sur un électorat anti-écologiste et se positionne comme le lobby des automobilistes et contre les entraves à la mobilité.
Poids politique: 66 sièges au Conseil national, 5 au Conseil des États, 2 au Conseil fédéral
Politique environnementale de l’UDC: ogy.de/udc-climat
78 % des membres du PLR souhaitent que leur parti s’engage davantage en faveur de l’environnement et du climat. Ce chiffre ressort d’un sondage interne commandé par sa présidente Petra Gössi. La base est favorable à une taxe sur les billets d’avion ainsi qu’à une réduction considérable des émissions de CO2 en Suisse. Jusqu’ici pourtant, la fraction PLR du Parlement s’était opposée à ces deux objets. Dans un premier temps, ce changement de cap sera inscrit dans une nouvelle prise de position intégrant des exigences en matière d’habitat, de trafic, de travail/formation et de milieu naturel, destinée à servir de fil rouge à la politique du parti ces prochaines années. Reste à savoir si ce revirement lui permettra de profiter de la vague verte aux élections de cet automne.
Poids politique: 33 sièges au Conseil national, 13 au Conseil des États, 2 au Conseil fédéral.
Politique environnementale du PLR: ogy.de/fdp-klima
Comme le PDC, le PBD soutient une loi forte sur le CO2. Après l’échec du projet au Conseil national, le parti a caressé l’idée de lancer sa propre initiative populaire avec pour but que la Suisse n’homologue plus de voitures neuves dotées de moteurs à combustion dès 2040. Le parti a fini par abandonner cette idée et soutient à la place l’initiative pour les glaciers. Largement soutenue, elle vise à ancrer les objectifs de l’accord de Paris sur le climat dans la Constitution. Le PBD contribue ainsi à unir les efforts et se présente comme un parti pragmatique, axé sur les solutions, fidèle à son slogan électoral «Ennuyeux, mais bien». Marquer des points sur la question climatique cet automne pourrait toutefois s’avérer compliqué pour le parti, après le renoncement à son initiative.
Poids politique: 7 sièges au Conseil national, 1 au Conseil des États.
Politique environnementale du PBD: ogy.de/pbd-climat
Le PDC est le seul parti gouvernemental bourgeois à avoir soutenu des mesures fortes dans la loi sur le CO2 au Conseil national l’an dernier. Il s’était déjà montré touché par la question écologique, notamment en soutenant le virage énergétique. Après l’échec de la loi sur le CO2 au Conseil national, le PDC veut désormais s’engager en faveur d’un nouveau projet susceptible de réunir une majorité. En vue des élections fédérales, il se positionne comme «l’unique parti bourgeois qui s’engage de manière conséquente pour l’environnement». Il se distancie ainsi de l’UDC et du PLR, qui ont jusqu’ici rejeté les objectifs de réduction de CO2 en Suisse. Le PDC soutient aussi la taxe sur les billets d’avion et les incitations financières dans le secteur du bâtiment.
Poids politique: 26 sièges au Conseil national, 14 au Conseil des États, 1 au Conseil fédéral.
Politique environnementale du PDC: ogy.de/pdc-climat
Le PS veut accélérer le virage énergétique pour que la Suisse atteigne la neutralité climatique d’ici 2045. Il réclame donc l’abandon rapide des énergies fossiles, dans un souci de responsabilité sociale. La place financière doit elle aussi s’impliquer et cesser d’investir dans le pétrole et le gaz. La transition écologique doit permettre de créer près de 40 000 emplois grâce aux énergies renouvelables. Le parti veut atteindre ces objectifs grâce à des motions parlementaires. Il soutient en outre l’initiative pour les glaciers, qui veut ancrer la protection climatique dans la Constitution et exige la réalisation des objectifs de l’accord de Paris. Lors des élections fédérales, le PS n’aura pas la tâche facile pour contrer les Verts et marquer des points sur la question climatique.
Poids politique: 43 sièges au Conseil national, 12 au Conseil des États, 2 au Conseil fédéral
Politique environnementale du PS: ogy.de/ps-climat
Parti écologiste traditionnel, les Verts’Libéraux ont aussi le vent en poupe. Ils rêvent de faire de la Suisse une pionnière grâce à l’innovation et à la concurrence. Selon le parti, l’économie suisse doit miser sur les technologies propres, qui pourraient devenir un «gros secteur exportateur», l’accord de Paris sur le climat devant aussi être réalisé dans d’autres pays. Concernant la loi sur le CO2, le parti s’engage pour qu’une grande partie des émissions soit compensée en Suisse. Le parti considère que des mesures sont nécessaires en matière de rénovation des bâtiments, mais aussi de trafic routier et aérien, des secteurs jusqu’ici épargnés. Comme les Verts, les Verts’libéraux abordent les élections de cet automne comme un scrutin essentiel. D’où leur slogan: «Créateurs d’avenir».
Poids politique: 7 sièges au Conseil national.
Politique environnementale des Verts’Libéraux: ogy.de/vertslib-climat
Par nature, la protection de l’environnement et du climat est au cœur de la politique des Verts. Leur priorité est toujours une loi forte sur le CO2. le parti exige une accélération de la rénovation des bâtiments et une augmentation de la taxe sur le CO2. De plus, l’agriculture et le secteur financier doivent aussi contribuer à la protection climatique. Les Verts demandent en outre une justice climatique mondiale: les dégâts doivent être financés selon le principe du pollueur-payeur. Les Verts sont ceux qui ont le plus profité de «l’effet Greta Thunberg» aux élections cantonales. Pour que cet élan se confirme cet automne, il faudra notamment que la question climatique reste en tête de l’agenda politique. Les Verts ont décrété que les élections 2019 seraient «décisives pour le climat».
Poids politique: 11 sièges au Conseil national, 1 au Conseil des États.
Politique environnementale des Verts: ogy.de/verts-climat
Le sondage ne tient pas compte des petits partis suivants, représentés au Conseil national: Parti évangélique suisse PEV (2 sièges), Lega dei Ticinesi (2), Mouvement citoyens genevois MCG (1), Parti Suisse du Travail PST (1) et sans parti (2).
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