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Plus de sept ans après la Conférence de l’ONU sur le climat à Paris, la Suisse inscrit la protection climatique dans une loi. Le texte entrera-t-il vraiment en vigueur? Le peuple suisse en décidera le 18 juin dans les urnes. L’UDC fait opposition.
On a parlé «d’une étape historique» lorsqu’en décembre 2015 à Paris, la communauté internationale s’est engagée à lutter conjointement contre le réchauffement climatique et ses conséquences désastreuses. Il a été décidé de maintenir la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 °C. Pour atteindre cet objectif ambitieux, la planète doit radicalement réduire, au cours des prochaines décennies, ses émissions de gaz à effet de serre nocifs pour le climat, tels que le CO2.
L’enthousiasme de Paris a fait place à la désillusion. Durant les années qui ont suivi, nombre d’États ont pris du retard dans la mise en place des mesures nécessaires. La pandémie de coronavirus, la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont imposé d’autres priorités. En Suisse aussi, les efforts politiques pour la protection du climat ont tourné court. En 2021, lors d’une révision de la loi sur le CO2, le peuple a dit non à la hausse des taxes sur les combustibles fossiles (Revue 4/2021).
Les vagues de chaleur et les tempêtes ne cessent d’illustrer l’urgence d’agir. En Suisse, la fonte accélérée des glaciers est devenue le symbole même du changement climatique. Les chercheurs prévoient qu’une grande partie des glaciers alpins disparaîtront d’ici la fin du siècle. Malgré cela, la science estime qu’il n’est pas trop tard pour freiner le réchauffement planétaire.
Le Conseil fédéral et le Parlement ont désormais fixé le cap vers la neutralité climatique dans une loi-cadre, qui prescrit que la Suisse doit atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. La réduction des émissions de gaz à effet de serre se fera par étapes. Des objectifs de réduction concrets ont été définis pour l’industrie, les transports et le secteur du bâtiment.
Des investissements massifs dans des technologies sans CO2 sont également nécessaires. À cet effet, le Parlement a adopté un programme d’impulsions d’un montant total de 3,2 milliards de francs. Sur cette somme, deux milliards seront affectés au remplacement des chauffages au mazout et au gaz en l’espace de dix ans, et 1,2 milliard au soutien des innovations.
Cette loi est un contre-projet à l’initiative pour les glaciers. L’Association suisse pour la protection du climat, non partisane, avait lancé cette initiative début 2019 déjà, et rassemblé en très peu de temps les 100 000 signatures requises. La pression populaire a fonctionné, et le Parlement s’est mis au travail. Satisfaite de la loi proposée, l’association a retiré son initiative à la condition qu’en cas d’échec du projet parlementaire dans les urnes le 18 juin, elle puisse tout de même reproposer ultérieurement l’initiative sur les glaciers au peuple.
Les chercheurs prévoient qu’une grande partie des glaciers alpins disparaîtront d’ici la fin du siècle. Malgré cela, la science estime qu’il n’est pas trop tard pour freiner le réchauffement planétaire.
Malgré un large consensus au Parlement, tous les partis politiques ne sont pas favorables à la loi sur la protection du climat. L’UDC a lancé un référendum contre ce qu’elle appelle la «loi sur le gaspillage de l’électricité». Le parti part du principe que la consommation d’électricité augmentera massivement si l’on ne tolère plus, à l’avenir, que les voitures et les pompes à chaleur électriques. La Suisse manque aujourd’hui déjà d’électricité, avance l’UDC, qui craint en outre une hausse des coûts pour les propriétaires d’immeubles qui devront remplacer à long terme leurs chauffages au mazout et au gaz. Les partisans de la loi, quant à eux, soulignent que les pouvoirs publics financeront les investissements dans des énergies renouvelables telles que le photovoltaïque, l’énergie hydraulique et éolienne.
Indépendamment de la loi sur la protection du climat, le Parlement s’est accordé sur une offensive solaire dès l’automne dernier. Cette offensive permettra de construire de grandes installations photovoltaïques aussi rapidement que possible, l’une d’entre elles étant prévue dans le canton du Valais (cf. Revue 1/2023).
Par ailleurs, les deux Chambres débattent actuellement de la sécurité de l’approvisionnement électrique. L’objectif est de produire plus d’énergie à partir de sources renouvelables en Suisse, en particulier de l’énergie hydraulique. Quinze projets de lacs de barrage, capables de fournir de l’électricité supplémentaire en hiver surtout, bénéficieront d’un coup de pouce. Un bassin de retenue est par exemple prévu sous le glacier de Trift (cf. Revue 1/2022). Les opposants craignent que la protection de la nature ne soit négligée. Ainsi, il est fort possible que le peuple ait un jour à se prononcer aussi sur ce projet.
En attendant, c’est le sort de la loi sur la protection du climat qui sera tranché le 18 juin dans les urnes. Cette votation est aussi une première mise à l’épreuve pour le nouveau ministre de l’énergie et de l’environnement, Albert Rösti (UDC). Dans son rôle précédent de conseiller national et lobbyiste de l’industrie du pétrole, il se battait encore en première ligne contre l’abandon des énergies fossiles. Aujourd’hui, sa fonction de conseiller fédéral exige qu’il défende, contre la volonté de son propre parti, une loi pour plus de protection climatique.
En tant que membre de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Suisse participera à partir de 2024 à l’introduction d’une imposition minimale mondiale pour les grandes entreprises actives sur plan international. Celles qui réalisent un chiffre d’affaires de plus de 750 millions de francs seront ainsi soumises à un impôt minimal de 15 %. Ainsi, de nombreux grands groupes d’entreprises en Suisse devront payer davantage d’impôts qu’aujourd’hui, ce qui offrira des recettes supplémentaires aux pouvoirs publics.
Ce mécanisme, qui a fait l’objet d’un accord international, n’est pas contesté. Mais les partis ne sont pas d’accord sur la façon de répartir l’argent supplémentaire. La clé de répartition décidée par le Parlement prévoit d’allouer trois quarts de ces recettes aux cantons et un quart seulement à la Confédération. C’est la raison pour laquelle le PS s’oppose au projet: il veut que davantage d’argent reste dans les caisses de l’État.
La Suisse doit atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. La loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique règle la manière d’y parvenir. Ce texte est un contre-projet indirect à l’initiative sur les glaciers, non partisane, qui a été retirée entre-temps. Il est combattu par l’UDC.
Malgré l’abandon des mesures sanitaires, le Parlement a prolongé la loi COVID-19 à titre préventif jusqu’à fin 2024. Ainsi, le socle juridique pour une éventuelle réactivation des certificats COVID-19 est provisoirement maintenu, par exemple pour l’entrée dans d’autres pays. La révision de la loi est combattue par les «Amis de la Constitution», qui ont lancé un troisième référendum.
Commentaires
Commentaires :
Es braucht Distanz, um sehen zu können. Angst ist definitiv der falsche Freund. Und Oel ins Feuer werfen, die falsche Handlung.
Problem, das so schnell wie möglich gelöst werden muss, denn morgen könnte es zu spät sein.
Die Schweizer Gletscher schmelzen jedes Jahr schneller. Woher nimmt die Schweiz Trinkwasser, wennn es keine Gletscher mehr gibt?
Klimaschutzpolitik ist eine absolute Gehirnwäsche! Milliarden wird es den Steuerzahler kosten, so lange die JA stimmen wird, und das traurige Endresultat wird sein: “Es wird nichts bringen!” Ich kann das Buch “The Fingerprints of the Gods” sehr empfehlen!