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  • Éditorial

Un pays à l’arrêt

25.05.2020 – Marc Lettau

Cet éditorial s’avère impossible à écrire. Il s’agit de la 10e tentative pour montrer comment le coronavirus chamboule la Suisse. Mais à peine une version est-elle rédigée, qu’elle paraît déjà dépassée.

La première décrivait avec inquiétude l’arrivée du virus dans notre pays voisin, l’Italie. La deuxième, l’effroi suscité par les premiers cas de maladie au Tessin. A suivi une tentative sur la désertification des lieux de sport et de culture. La quatrième ébauche disait que ce n’était là sans doute qu’un avant-goût. Et les moutures relatant l’introduction du droit d’urgence, l’arrêt des processus démocratiques, la fermeture des écoles, l’interdiction de se rassembler et d’exercer certains métiers, paraissaient elles aussi déjà obsolètes le lendemain. Dans le même temps, les chiffres reflétant le nombre de personnes infectées, décédées ou ayant perdu leur emploi s’emballaient.

La pandémie ne crée pas une nouvelle normalité difficile. Elle empêche toute normalité parce qu’elle fait sans cesse apparaître de nouvelles difficultés. Et quoi que nous écrivions aujourd’hui, lorsque vous lirez ces pages, le visage de la pandémie aura sans doute à nouveau changé. Il est possible qu’au moment où ces lignes voient le jour – nous sommes à la fin mars – nous ayons raison d’espérer que la crise pourra être résolue en Suisse d’ici à la fin mai. Mais il est aussi possible que nous ayons complètement tort, et que l’arrêt du pays ait des conséquences encore plus graves.

N’oublions pas de parler des bonnes choses: en Suisse, la crise fait naître sympathie et indulgence au sein de la société. Beaucoup d’entre nous ont à cœur de se montrer solidaires vis-à-vis des personnes âgées vulnérables. C’est important, car nous devons tous faire preuve d’humanité en ce moment. En même temps, une forme étrange de solidarité apparaît: le virus nous rend à la fois solidaires et solitaires. Sans la chaleur d’un foyer, les plus nécessiteux, les plus faibles et les plus fragiles se sentent isolés. Et nous savons bien que ce sont les contacts humains, réels et physiques, qui donnent un sens à la vie.

De quoi pouvons-nous nous réjouir actuellement? Par exemple de la musique de Stephan Eicher, et du fait qu’il ait reçu, après 40 ans de scène, un «Swiss Music Award» pour l’ensemble de sa carrière. Pour nous, c’est l’occasion de rendre enfin hommage au fabuleux musicien qu’il est, et à son œuvre.

Nous nous réjouissons aussi de bientôt mieux vous connaître! Nous lançons en effet un sondage des lectrices et lecteurs et avons hâte de recevoir vos critiques et louanges et de découvrir vos attentes. Votre feed-back est important pour nous.

Marc Lettau, rédacteur en chef

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Commentaires :

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    Aminatulhuda Dingle Shaver, Largs , Scotland 28.05.2020 à 11:38
    It is in the evolution of our minds and of what we do that any event can be seen. And to then make the adjustments that every society need to make no matter where and no matter when...we are human and therefore not perfect...most of us strive to make a better world around us, many make mistakes...the Earth and Nature itself is self reliant and a teacher...so lets just sit for a moment and listen to the lessons...then go home and do our 'home work' each of us can make a difference.
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    • user
      Stephen Page, Altdorf, UR, residing in Alaska/California 28.06.2020 à 08:32
      We are all truly individual parts of one system where viruses can hop aboard anyone and travel wherever we go, sometimes even fly in the wind. Until there is a vaccine, we each need to stay socially distant and protect each other, because by protecting each other we protect ourselves too. While we each do our duty to defend one another, we as a nation have a timely responsibility to lead the creation of an Intelligent Health Defense System by cooperating, collaborating, and consorting with other nation-state subsystems. By doing so we will maintain our role as the epicenter of and interdependent club of interconnected humans who are truly in this situation together.
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  • user
    Peter Schwerzmann, Pattaya, Thailand 27.05.2020 à 11:33
    Wenn Sie das Ozonloch, das Waldsterben, die Hühnergrippe und die Schweinepest überlebt haben, gehören Sie zu denen, die auch Corona überleben werden. Das Sterben der kranken Weltwirtschaft wird seit Jahrzehnten vorhergesagt. Diesen System des ewigen Wachstums konnte keinen dauerhaften Bestand haben, es musste kollabieren! Eine Pandemie, die natürlich vollkommen zufällig ausgebrochen ist, wird jetzt die Schuld gegeben, jetzt werden die bisher geltenden Rechte ausser Kraft gesetzt!
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