Écouté pour vous
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Avec ses groupes Ronin et Mobile, Nik Bärtsch est une pointure connue de la scène de jazz européenne depuis longtemps déjà. «Entendre» représente néanmoins un jalon important pour lui. Il s’agit d’une part de son premier album solo après douze publications. D’autre part, le pianiste zurichois signe pour la première fois un album avec le célébrissime label allemand ECM. Depuis les années 70, cette maison de disques promeut un jazz novateur à l’ambiance éthérée et des univers sonores qui ont modifié durablement le genre. À côté d’albums de Jan Garbarek, Ralph Towner ou Eberhard Weber, le légendaire concert de Cologne de Keith Jarrett est notamment paru chez ECM.
La publication d’«Entendre» a tout d’une récompense pour Nik Bärtsch. Et sa musique s’insère en effet parfaitement bien dans le catalogue du label. Elle respire et ondoie. Elle emplit l’espace et le temps et déploie une intensité digne d’un mantra. L’album, enregistré dans la grande salle de concert du Stelio Molo à Lugano, compte six morceaux, dont cinq nommés «modules» par le cinquantenaire. Le sixième s’intitule «Déjà-vu, Vienna». Plus que de morceaux à la composition fixe, il s’agit de décors mobiles, de motifs accrochés les uns aux autres sur un mode répétitif, hypnotique et rythmé, clairement structurés et néanmoins libres, contrôlés et extatiques à la fois, avec une grande part d’improvisation voulue par le compositeur.
«Ma musique présente une affinité étroite avec l’espace architectural organisé, et elle est définie par les principes de la répétition et de la réduction ainsi que par des rythmes qui s’interpénètrent», décrit Nik Bärtsch. «On peut entrer dans un morceau, l’habiter comme un espace.» Sa musique est aussi immédiate et intuitive que cette affirmation est cérébrale.
Dans sa transe, «Entendre» a en outre quelque chose de mystique, comme tant d’œuvres du pianiste. Et l’apparence de Nik Bärtsch évoque elle aussi la spiritualité. Crâne rasé et barbiche taillée comme un moine d’Extrême-Orient, le Suisse monte toujours sur scène intégralement et sobrement vêtu de noir. L’expérience qu’il propose constitue ainsi une œuvre d’art totale et cohérente, dont la reconnaissance par ECM est aussi logique que méritée.
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