Autre particularité de cette communauté de Suisses: tous ceux qui travaillent au Vatican ou pour le Vatican obtiennent la citoyenneté vaticane pendant la durée de leur activité. Ainsi, les gardes suisses obtiennent très rapidement, mais pour un temps limité seulement, la citoyenneté de leur pays d’accueil. La forme de l’État du Vatican est elle aussi particulière: il s’agit de la seule monarchie absolue élective. À l’ONU, le Saint-Siège possède un statut d’observateur. Il entretient des relations diplomatiques avec plus de 180 pays, dont plus de 90 possèdent une représentation sur place. Avec ses plus de 1,3 milliard de fidèles et l’envergure de son réseau international, le Saint-Siège a un poids politique. Un poids inversement proportionnel à la taille de son territoire, pourrait-on dire.
La Garde pontificale, symbole de la Suisse au Vatican
Malgré cette importance politique et en dépit de l’existence de la Garde suisse, le gouvernement suisse a attendu 2021 pour ouvrir une ambassade auprès du Saint-Siège à Rome. En sens inverse, le Saint-Siège est représenté par un nonce («ambassadeur du pape») à Berne depuis 1920. Du fait de relations bilatérales compliquées, notamment dues aux tensions politiques intérieures entre protestants et catholiques, il a fallu que de l’eau coule sous les ponts avant que la Suisse puisse représenter ses intérêts sur place. La nouvelle ambassade suisse auprès du Saint-Siège a été inaugurée à Rome en 2023 par le conseiller fédéral Ignazio Cassis et le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican.
Jusque dans les années 1990 encore, les relations bilatérales étaient couvertes uniquement par la nonciature à Berne. En 1991, le Conseil fédéral a nommé un ambassadeur en mission spéciale, puis, dès 2004, un ambassadeur plénipotentiaire, qui vivait dans un autre pays (en dernier lieu la Slovénie) et s’occupait du Saint-Siège en «coaccréditation».
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