Portrait
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«Quand je suis arrivée en Suisse avec ma famille, on ne parlait pas du tout français. À Genève, je me suis retrouvée dans une classe d’accueil, mais finalement j’ai pu rejoindre la 11e année normale du Cycle d’orientation (la dernière année de l’enseignement obligatoire: ndlr). C’est dur, car je suis avec des élèves qui sont nés ici et moi je n’ai pas le même niveau qu’eux, sauf en anglais, où ça va bien.
Mon projet pour l’année prochaine était d’aller à l’école de commerce, mais finalement, à cause de mon niveau en maths, j’irai à l’école de culture générale. Ensuite, je deviendrai assistante sociale. Plus tard, ce que je veux en fait, c’est ouvrir mon propre business, une affaire où je dirigerai une équipe. J’irai faire ça à Dubaï, car j’aime cette ville et comme je parle arabe, ce sera bien. À un moment, j’ai imaginé entrer dans la police, mais il faut un passeport suisse et en plus je ne suis pas très sportive.
La Suisse? C’est mieux que le Liban, où nous étions mal acceptés. Dans la vie de tous les jours, j’aime bien écrire. C’est ce que je fais quand je me sens mal. Je préfère ça plutôt que parler. Parfois, j’écris en français. Durant mon temps libre, je sors avec des amis. On va par exemple se promener au bord du lac et manger une pizza. À la maison, ma mère fait des spécialités de notre pays, mais je connais la fondue! Un jour, j’en ai mangé une chez un ami de mon père. C’était bon, mais après deux ou trois morceaux, j’en avais déjà assez. Il y a de très beaux coins en Suisse. Par exemple, j’ai adoré le Tessin, où je suis allée avec ma classe. C’était comme être en Italie. Le vote à 16 ans? Moi, je ne serais pas encore prête, mais je suis pour. Certains ont déjà des idées et peuvent aider à changer des choses.»
Dejwana Alo
*2005, est arrivée en Suisse en octobre 2017, en provenance du Liban. Elle est kurde et a grandi en Syrie. Elle vit à Genève avec ses parents, un grand frère et deux petites sœurs. La famille a obtenu l’asile.
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