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Un virage à droite se dessine aussi au-delà des frontières suisses selon un sondage du Centre pour la démocratie d’Aarau réalisé avec le soutien de la «Revue suisse».
Le 18 octobre 2015, les Suisses ont élu leur Conseil national. Tous les résultats électoraux aux niveaux national, cantonal et local sont à présent disponibles, hormis ceux de la Cinquième Suisse. Il est néanmoins possible d’en faire une estimation en s’appuyant sur les résultats publiés entre-temps dans douze cantons. Grâce à un sondage du Centre pour la démocratie d’Aarau réalisé avec le soutien de la «Revue Suisse» auprès de quelque 2000 électeurs suisses domiciliés à l’étranger, on connaît non seulement les résultats des Suisses de l’étranger, mais aussi leurs motivations à voter pour tel ou tel parti. Les informations sur le sondage, la méthode d’extrapolation et la pondération sont disponibles sur www.zdaarau.ch.
Fondamentalement, le vote des Suisses de l’étranger diverge peu de celui de leurs compatriotes en Suisse. On constate en effet qu’ils ont aussi amorcé un virage à droite. Avec un gain de voix estimé à 3 %, c’est le PLR qui en a le plus profité. Le score de l’UDC est aussi en hausse, mais moins que chez les Suisses de Suisse. Les partis du centre ont en revanche perdu des voix, surtout le parti écologiste, qui est passé de 16 à environ 13 % chez les Suisses de l’étranger et se retrouve ainsi à peu près au même niveau que le PLR. Si le nombre de voix pour le PS est resté stable en Suisse, il a en revanche augmenté chez les Suisses de l’étranger qui ont été 23 % à voter pour ce parti. Malgré les gains de l’UDC, il conserve donc sa place de premier parti chez les électeurs suisses de l’étranger. Le taux de participation a reculé: 26 % des électeurs sont allés voter en 2015, soit environ 4 % de moins qu’en 2011.
Avant les élections, le problème en tête des préoccupations des Suisses de l’étranger était l’immigration. Parmi les inquiétudes citées, une sur trois concernait l’immigration ou les étrangers. Ce à quoi vient s’ajouter la crise des réfugiés. Mais cette question occupe néanmoins une place moins importante chez les Suisses de l’étranger que chez les Suisses de l’intérieur.
C’est sur la question de l’Europe que la Cinquième Suisse se différencie le plus de la Suisse de l’intérieur. Les Suisses de l’étranger se montrent bien plus préoccupés par les relations avec l’Europe. Le fait qu’ils soient directement concernés par ce sujet joue apparemment un rôle essentiel: les Suisses de l’étranger vivant dans un État de l’UE comme l’Allemagne (36 % de tous les problèmes cités), l’Espagne (29 %) ou la France (24 %) sont plus nombreux à se préoccuper des relations entre la Suisse et l’UE que ceux des États-Unis (16 %) ou de Thaïlande (13 %).
La diversité des Suisses de l’étranger se reflète aussi dans l’importance qu’ils accordent aux différentes préoccupations. Les Suisses partis à l’étranger pour des raisons professionnelles sont plus nombreux à considérer le franc fort ou l’économie en général comme le défi le plus urgent pour la Suisse. Ceux ayant quitté la Suisse pour des raisons personnelles se montrent au contraire plus soucieux des aspects culturels et identitaires. Les questions environnementales arrivent en tête des préoccupations chez les étudiants suisses à l’étranger, pour qui la Suisse doit régler ce problème en priorité.
De manière générale, le positionnement politique des Suisses de l’étranger est proche de celui des Suisses de l’intérieur, et leur perception des difficultés est comparable. Ce qui montre que l’actualité des débats et courants politiques suisse est également suivie par la Cinquième Suisse. Cela s’explique avant tout par le rôle d’internet, qui est la source d’information la plus utilisée par les Suisses de l’étranger pour se tenir au courant de la politique suisse.
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A.B.