Lu pour vous
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«Combien de fois aime-t-on d’amour? Dis, mamie, c’est quoi l’amour? Comment peut-il arriver puis repartir?» Telles sont les questions que se pose la narratrice du roman «Eins im Andern», dans lequel elle livre un récit successif des histoires avec les hommes qu’elle a aimés. Ils sont douze au total, comme les apôtres. Elle débute par son premier amour, dont elle tape le nom sur Google et apprend qu’il a choisi de se suicider. Une nouvelle qui perturbe quelque peu la narratrice, qui vit à Hambourg avec son mari et ses deux jeunes enfants. Elle doit affronter son passé, en même temps que la crise traversée par son couple. La fuite vers son ancienne patrie, la Suisse, lui permettra-t-elle de surmonter cette épreuve et la mort de son frère disparu précocement? Saura-t-elle trouver des réponses à ses questions?
Dans cet ouvrage, Monique Schwitter se livre à cœur ouvert. Etayé de faits autobiographiques, le roman s’enrichit de personnages masculins fictifs et d’anecdotes totalement imaginaires. La narratrice, qui recourt largement à la mise en scène, introduit des éléments surréalistes comme des bruits de morse imaginaires ou un pingouin volant. Ses références littéraires sont nombreuses, mais Monique Schwitter laisse également libre cours à sa créativité d’auteur et de réalisatrice. Les niveaux narratifs évoluent entre présent et passé, en se superposant. Pourtant, les scènes suivent une trame libre, sans être intimement liées les unes aux autres. Le roman brosse le tableau d’une femme moderne, jeune quarantenaire à la recherche d’un sens à donner à l’amour, et s’intéresse également au processus de deuil. Si le premier et le dernier chapitres sont très convaincants, les autres semblent toutefois très construits et peinent à former une unité. Le style narratif se perd souvent dans les méandres de la banalité.
Monique Schwitter, née en 1972 à Zurich, vit aujourd’hui à Hambourg où elle travaille à son compte en qualité d’écrivaine. En novembre 2015, le Prix du livre suisse lui est décerné pour son roman «Eins im Andern». Chaque année, dans le cadre du Festival international de littérature de Bâle, un jury spécialisé récompense le meilleur essai ou récit publié par un auteur suisse. Ce prix est né en 2008, sous l’impulsion de l’association LiteraturBasel et de la SBVV, association suisse des libraires et éditeurs.
La lauréate a déjà publié des récits ainsi qu’une pièce de théâtre et plusieurs romans. Le recueil de nouvelles «Goldfischgedächtnis» a d’ailleurs été traduit en français, sous le titre «Mémoire de poisson rouge».
Monique Schwitter: «Eins im Andern»; Literaturverlag Droschl, 2015; 232 pages; CHF 27.90; env. EUR 19.–
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