Lu pour vous
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Au temps des pionniers, vers 1900, les premières automobiles prenaient souvent le nom de leurs constructeurs, comme Gottlieb Daimler, Carl Benz ou Henry Ford. À ce cercle appartenait aussi un homme qui, désormais, a presque entièrement disparu derrière sa marque iconique: Louis Chevrolet, né en 1878 à La Chaux-de-Fonds et mort en 1941 dans la «Motor City», Détroit.
Dès son plus jeune âge, ce fils d’horloger fut fasciné par la vitesse. Il découvrit le vélo et participa à ses premières courses en jeune amateur. Son goût pour le mouvement, il en avait hérité de ses parents, avec qui il avait émigré en Bourgogne en 1887. Nul ne fut donc étonné quand Louis Chevrolet porta son regard encore plus à l’ouest et, en 1900, prit le chemin de l’Amérique pour conquérir le monde de la technique et de la vitesse.
Dans son bref roman, Michel Layaz relate l’enthousiasme avec lequel les mécaniciens et ingénieurs d’alors posèrent les fondements d’un essor technique qui transforma durablement le monde. L’intrépide Louis Chevrolet, remarquable déjà par sa taille (1,85 m), se retrouva lui aussi bientôt au cœur de l’euphorie automobile. Sa première victoire, il la remporta en tant que pilote de course en 1905: c’est d’ailleurs sur les circuits qu’il reçut le sobriquet de «the daredevil Frenchman» [«le casse-cou français»]. Mais «non seulement ce Chevrolet aime la mécanique», écrit Michel Layaz, «il possède visiblement un flair tout à fait exceptionnel en la matière». L’homme se lança donc aussi avec ardeur dans le développement des bolides qu’il pilotait. Ces deux activités firent de lui une célébrité.
Les gens l’aimaient pour sa conduite spectaculaire, qui lui valut plusieurs accidents. Il passait également pour un constructeur de grand talent auprès des entrepreneurs, par exemple de Billy Durant, le fondateur de General Motors. Les deux hommes furent liés par une histoire particulière, faite de respect et de rivalité. Cette dernière déboucha d’ailleurs sur un accord à peine imaginable: en 1914, en quittant l’entreprise commune, Chevrolet céda à Durant «le droit d’utiliser le nom Chevrolet en exclusivité». «Il faut se pincer pour y croire», note Michel Layaz.
Peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle l’homme et la marque ont petit à petit pris des chemins séparés. Dans un récit sans fioritures et des chapitres brefs, l’auteur raconte l’histoire du pionnier de l’automobile que fut Louis Chevrolet et le réconcilie littérairement avec sa propre marque.
La rubrique littéraire de Charles Linsmayer ne paraît pas dans ce numéro. Vous la retrouverez dans l’édition de décembre de la «Revue Suisse».
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