Éditorial
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Le matin à l’aube, ouvrir grand les fenêtres pour faire pénétrer la fraîcheur de la nuit chez soi, puis les refermer et tirer les rideaux pour se protéger de la chaleur torride. Telle est l’une des habitudes prises par les Suisses durant cet été. Dans d’innombrables stations de mesure suisses, le mois de juillet 2022 a été le plus ensoleillé et le plus chaud depuis le début des relevés en 1886.
En dépit de la canicule, l’ère glaciaire perdure entre la Suisse et l’Union européenne (UE). Et le dégel n’est pas encore en vue. Rappel des faits: en mai 2021, la Suisse a abandonné les négociations sur le futur accord-cadre qui devait régir les relations entre la Suisse et l’UE. Elle l’a fait en escomptant que cette démarche radicale donnerait un nouvel élan aux négociations. Manifestement, elle s’est trompée.
Jusqu’ici, en Suisse, seules les conséquences négatives de cette rupture des négociations sont visibles. Ainsi, la Suisse a été dégradée au statut de pays tiers sans privilège dans la collaboration européenne en matière de recherche. Cela désavantage et affaiblit la recherche suisse, comme nous le montrons dans le dossier «En profondeur» de ce numéro. Ces nouveaux préjudices pèsent lourd dans la balance, car la Suisse considère la formation et la recherche comme l’une de ses principales «matières premières».
Cela fait déjà un certain temps que l’on reproche au Conseil fédéral de n’avoir aucun plan sur la manière de réparer la relation avec l’UE. Lors de sa réunion du 19 août 2022 à Lugano, le Conseil des Suisses de l’étranger (CSE) a lui aussi estimé que le gouvernement national devait à présent agir de façon plus résolue. L’un des principaux soucis du CSE est le maintien de la libre circulation des personnes, dont dépendent les 440 000 Suisses vivants au sein de l’UE, et dont il craint la lente érosion.
Les échanges entre Berne et Bruxelles ressemblent à un match de tir à la corde dans lequel l’une des équipes pense qu’il est avantageux de lâcher la corde un instant et qu’elle pourra la ressaisir à pleines mains plus tard. Probablement qu’on ne voit pas les choses ainsi dans le village lucernois d’Ebersecken, où se trouve le club de tir à la corde ayant remporté le plus de victoires en Suisse. Nous nous sommes rendus à Ebersecken, où les champions du tir à la corde nous ont montré que, dans un sport de force, ce qui compte, c’est aussi la ténacité et l’unité.
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