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  • Politique

La Suisse cherche un rôle de médiatrice

12.05.2023 – Eveline Rutz

La Suisse siégera au Conseil de sécurité de l’ONU pendant deux ans. Ce mandat intervient à une période difficile, car la guerre menée par les Russes en Ukraine met sous pression l’organe qui est censé assurer la paix dans le monde.

Après le tremblement de terre de février, les Syriens, déjà affectés par la guerre civile dans leur pays, ont longuement attendu de l’aide. Seul un point de passage était ouvert près de la Turquie. Le dirigeant syrien, Bachar el-Assad, avait en effet réclamé que toutes les prestations humanitaires soient délivrées exclusivement par Damas, de sorte à pouvoir les contrôler. «Les personnes dans le besoin ne reçoivent pas suffisamment d’aide», critiquait l’ambassadrice suisse auprès de l’ONU, Pascale Baeriswyl, dans les premiers jours suivant le séisme. Le Conseil de sécurité de l’ONU a fait pression sur le régime syrien, qui a ensuite ouvert deux autres points de passage.

Cet exemple montre ce que le Conseil de sécurité est capable de faire. Il peut atténuer les souffrances humanitaires dans les situations conflictuelles. Depuis le début de l’année, la Suisse siège au sein de l’organe. Pascale Baeriswyl y rapporte les positions de la Suisse lors des séances quotidiennes. Cette diplomate chevronnée dirige depuis 2020 la mission permanente de la Suisse au siège de l’ONU, à New York. Le mandat de la Suisse au Conseil de sécurité durera jusqu’en 2024. D’après Ignazio Cassis, ministre des affaires étrangères, elle aura «un rôle important» à jouer en raison de son expérience de pays pacifique et multiculturel, défendant des valeurs comme la liberté, la démocratie et l’état de droit.

L’ombre de la guerre en Ukraine

La Suisse est l’un des dix membres non permanents du Conseil de sécurité. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et la Chine en sont les influents membres permanents. Ils disposent d’un droit de veto, peuvent ainsi bloquer des décisions et n’être sanctionnés que de manière limitée.

Cela a été rappelé en février 2022, lorsque la Russie a envahi l’Ukraine. Le Conseil de sécurité a dû faire face au fait qu’un de ses membres principaux passe outre les principes centraux de l’ONU et viole le droit international. Des critiques se sont élevées pour dénoncer l’inutilité de l’organe, inapte à remplir la mission pour laquelle il a été créé: garantir la paix dans le monde. Et le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que le monde était au bord du gouffre et allait dans la mauvaise direction. Plusieurs pays ont demandé à Vladimir Poutine de mettre fin au carnage et condamné la Russie en paroles, n’ayant nul autre moyen d’action.

«La fonction préventive est limitée»

La marge de manœuvre du Conseil de sécurité est effectivement limitée. Il peut décréter des sanctions économiques et diplomatiques et lancer des opérations militaires si certains de ses membres mettent des soldats à sa disposition.

«Cependant, il est vrai qu’il ne remplit pas assez bien son mandat principal, qui est d’éviter la guerre», a déclaré Pascale Baeriswyl à la chaîne de médias suisse SRF. C’est regrettable, mais la fonction préventive du Conseil de sécurité est limitée. Néanmoins, a ajouté la diplomate, il est toujours en mesure d’atténuer les dommages. Ainsi, il a déjà sauvé la vie de millions de personnes grâce à des corridors humanitaires.

«Neutralité ne signifie pas absence de solidarité»

La Suisse s’est fixé quatre axes de travail pour les deux ans de son mandat: la paix durable, la protection des populations civiles, le renforcement de l’efficience de l’organe et la sécurité climatique. La Suisse est liée aux valeurs de l’ONU, a déclaré Ignazio Cassis en automne à New York. Elle condamne donc fermement l’agression russe en Ukraine. La Suisse est neutre, mais «neutralité ne signifie pas absence de principes et de solidarité.»

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Commentaires :

  • user
    Bruno Häfliger, Deutschland 12.06.2023 à 14:43

    Ehrliche Vermittlung erfordert Einhaltung der Neutralität. Davon hat sich die Schweiz nun eindeutig verabschiedet. Wer behauptet mit der Ukraine, Freiheit, Demokratie und Rechtsstaatlichkeit zu verteidigen, verliert jegliche Glaubwürdigkeit.


    Und wieder einmal wird Syriens "Machthaber" Assad, die Rolle eines "Bösewichts" zugeteilt. Unerwähnt bleibt jedoch die Bombardierung der für Hilfslieferungen dringend benötigten Flughäfen von Aleppo und Damaskus durch Israel. Dies, unmittelbar nach dem Erdbeben!

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