Éditorial
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Il y a près de 50 ans, la banque CS faisait en sorte que les Suisses aient les oreilles bien au chaud. L’ancêtre de Credit Suisse frappait un grand coup en distribuant gratuitement 800 000 bonnets. Tricotés dans une laine acrylique bleue, rouge et blanche qui grattait un peu, ces articles publicitaires avaient une esthétique plus criarde que raffinée, mais ils sont devenus des objets cultes. Les Suisses se les arrachaient, et donnaient ainsi un visage à la banque.
Gratuit à l’origine, il coûte aujourd’hui jusqu’à 200 francs dans les ventes aux enchères en ligne. Et, au mois de mars, il valait 280 fois plus qu’une action de Credit Suisse. Entre-temps, la banque s’est définitivement effondrée, et le bonnet a pris le statut de relique. Dans l’urgence, le gouvernement suisse a contraint UBS à racheter sa rivale en perdition. L’État et la Banque nationale ont assuré la transaction avec des garanties à hauteur de plusieurs milliards de francs.
Mais la chute de Credit Suisse n’appartient pas encore au passé, loin de là. Et les répliques du séisme se font sentir. De plus, la Suisse a appris au fil des ans qu’une crise bancaire en précède souvent une autre. Dans l’entretien qu’il a accordé à la «Revue Suisse», l’historien de l’économie Tobias Straumann note ainsi prosaïquement que même UBS, qui est désormais la seule grande banque suisse encore debout, aura probablement besoin un jour de l’aide de l’État, autrement dit de la collectivité.
Pour une grande partie de cette «collectivité», il y a belle lurette que «la banque» n’est plus la caisse d’épargne du quartier, qui offrait aux enfants leur première tirelire.
Pour une grande partie de cette «collectivité», il y a belle lurette que «la banque» n’est plus la caisse d’épargne du quartier, qui offrait aux enfants leur première tirelire, accompagnait les projets et les rêves des gens et leur garantissait la sécurité financière à leur retraite. Les sentiments qui dominent, vis-à-vis des grandes banques mondialisées, sont le détachement et la distance, l’incompréhension des excès tels que ceux auxquels se sont livrés les dirigeants de Credit Suisse: s’accorder des millions de francs de bonus même pendant les années de perte! Ainsi, la descente aux enfers de Credit Suisse n’a pas suscité beaucoup de compassion.
Le 22 octobre, la Suisse élira son nouveau Parlement. Celui-ci durcira-t-il la réglementation des banques? Quoiqu’il en soit, ces élections sont décisives pour l’orientation de la Suisse dans de nombreux domaines. Pour les quelque 220 000 Suisses qui vivent à l’étranger et sont inscrits au registre électoral, nous avons interrogé les six plus grands partis politiques du pays. Vous trouverez une partie de leurs réponses dans ces pages, et leur intégralité sur www.revue.ch/fr.
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