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Depuis le début de l’année, la Suisse compte un nouveau parti politique, né de la fusion du Parti démocrate-chrétien (PDC) et du Parti bourgeois-démocratique (PBD). Son nom, Le Centre, n’a rien de bien palpitant. Ce qui est historique, en revanche, c’est que les conservateurs catholiques, jadis l’une des forces les plus puissantes du pays, tournent le dos à leur héritage confessionnel. L’artisan de ce pas radical est le démocrate-chrétien en chef Gerhard Pfister, ancien élève d’une école religieuse. Quand le Zougois est devenu président du PDC, en 2016, il se déclarait encore conservateur. Aujourd’hui, il a poussé son parti à se défaire de son ancrage traditionnel dans le milieu catholique. Sa motivation est profane et réside dans l’érosion de l’électorat depuis près de 40 ans. Même la représentation du PDC au Conseil fédéral est sur la corde raide. Gerhard Pfister veut conquérir de nouveaux électeurs, or le C de «chrétien» était un obstacle: «Je veux parler de politique aux gens. Et je dois leur parler de religion…». L’homme de 58 ans est décrit comme un fin stratège, aimant le jeu politique et le pouvoir. Éloquent et cultivé, il n’intervient pas que dans l’arène politique, mais aussi parfois dans des émissions culturelles. Concernant la nouvelle orientation du parti, Gerhard Pfister parle de «renouveau». Il considère qu’une force située au centre de l’échiquier politique a du potentiel: un parti bourgeois assumant sa responsabilité sociale, contre la polarisation de gauche et de droite. Dans le grand public, les réactions sont partagées. Elles vont des louanges («une solution originale») au scepticisme («dernière mue du PDC»). Le plan fonctionnera-t-il? On le verra lors des prochaines élections nationales, en 2023.
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