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Foi, amour et espoir

17.11.2017 – Christian Berzins

Rachel Harnisch maîtrise l’art de la nuance, et pas seulement sur scène. Lorsque la soprano suisse retrace sa vie, elle parvient en peu de mots à évoquer une partition très riche, où se mêlent notes sombres et éclatantes.

«Je fais ce qui me correspond, ce qui se conjugue avec mon âme», dit-elle. «À une époque, quand j’étais sur le point de monter au firmament, je n’ai pas supporté la pression et la superficialité de mon métier et je suis tombée malade.» Elle souhaite alors quitter la scène.

Née en 1973 à Brigue, la cantatrice termine ses études à Fribourg-en-Brisgau et devient en 2000, à 27 ans, membre de l’ensemble du Wiener Staatsoper. Puis, rapidement, elle reçoit également des propositions de l’extérieur pour de grands projets et quitte aussitôt le célèbre opéra. Par la suite, Alexander Pereira, l’ancien directeur de l’opéra de Zurich, lui propose de rejoindre son ensemble. Mais elle refuse. Il ne la contactera plus. Rachel Harnisch reste toutefois sereine, car elle a trop souvent constaté combien, à son niveau, gloire et déceptions se tutoient.

Sitôt Alexander Pereira parti de Zurich, elle y devient en 2013 membre de l’ensemble de l’Opernhaus et s’installe dans la métropole. Mais sa bonne étoile l’abandonne rapidement; au bout de trois ans seulement, son contrat n’est pas renouvelé. Elle connaît toutefois un tout autre bonheur: la naissance de ses deux enfants. S’ils ont chamboulé sa carrière, ils l’ont ensuite aidée à remonter sur scène. À Berlin, Rachel Harnisch a tenu la tête d’affiche dans une grande représentation d’opéra inédite du compositeur Aribert Reimann. Il y a un an, elle fait un triomphe à Antwerpen dans un opéra de Janacek.

Et aujourd’hui, elle enregistre de nouveaux albums: le solo pour soprano dans la 4e symphonie de Mahler et, surtout, le cycle de lieder «Marienleben» («La vie de Marie») de Paul Hindemith. L’idée de l’enregistrement est née en 2012, lors du Festival de Lucerne consacré à la «foi». C’est dans cet esprit qu’elle interprète la partition d’Hindemith. En 2014, l’ambiance magique de l’église de Lucerne est parfaitement captée par le Radiostudio Zürich. Rachel Harnisch y interprète avec virtuosité et d’une voix de Madone les vers de Rainer Maria Rilke mis en musique. Des lieder que l’on peut désormais savourer sur son nouveau CD.

Rachel Harnisch: Paul Hindemith, «Marienleben», Naxos 2017.

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