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Après les Lovebugs

04.02.2021 – Marko Lehtinen

Ce n’est pas officiel, mais les Lovebugs, l’un des groupes pop suisses qui a connu le plus de succès ces 25 dernières années, sont sur le point de se séparer, discrètement et sans publicité. Ils ont du moins mis leur projet sur pause, une pause qui risque de se prolonger.

Et que fait le leader du groupe pour combler ce silence peut-être éternel? Il sort un album solo. Il y a douze ans déjà, Adrian Sieber avait commercialisé un premier opus sous son nom. Il remet à présent le couvert au beau milieu du marasme du coronavirus avec un album intitulé «You, Me & Everything Else».

Déjà au sein des Lovebugs, Adrian Sieber avait prouvé qu’il était un grand mélodiste. Les refrains de «Bitter Moon» ou de «Music Makes My World Go Round» font partie du canon suisse de la musique pop. Dans son nouvel album, le Bâlois mise une fois de plus sur l’écriture à la fois mélancolique et optimiste qu’on lui connaît. Ses chansons séduisent par des refrains qui restent en tête, et par une atmosphère aussi fragile qu’euphorique, aussi profonde que directe.

Les arrangements s’appuient essentiellement sur des synthétiseurs analogiques et des percussions, et non sur des guitares comme du temps des Lovebugs. Le premier morceau déjà, «The Soft Revolution», est dominé par des synthés aériens et anachroniques, des boîtes à rythme modernisées et, évidemment, par une mélodie puissante – une esthétique qui s’étire d’ailleurs dans tout l’album. Chaque son rappelle les années 1980, et comme l’avoue Adrian Sieber avec un clin d’œil, la musique de sa propre jeunesse dans les discos improvisées dans les salles de gym de la vallée du Fricktal.

Pendant des années, il a pu vivre la vie de musicien professionnel dont il rêvait. Aujourd’hui, à 47 ans, Adrian Sieber est enseignant primaire et père de famille. Ses textes évoquent le fait de vieillir, les problèmes de couple, l’alchimie entre deux personnes et la vie au quotidien. Ils sont parfois empreints d’une certaine tristesse, mais le chanteur ne serait pas lui-même s’il n’intégrait pas à chacun de ses morceaux une bonne dose d’espoir et de gaieté.

L’album plaît. À présent, Adrian Sieber attend la fin de la pandémie pour pouvoir présenter son travail sur scène. Et, qui sait, peut-être les Lovebugs se réveilleront-ils aussi de leur sommeil éternel…

ADRIAN SIEBER: «You, Me & Everything Else», Phonag, 2020

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